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Snapchat dévoile ses Spectacles 3 et une nouvelle stratégie de niche

Le Snap Lab a dévoilé ce 13 août un nouveau modèle de lunettes-caméra, les Spectacles 3. Elles sont plus haut de gamme, plus chères, mais aussi plus utiles.

Après les Spectacles 1 et les Spectacles 2, Snapchat dévoile ce mardi 13 août le troisième modèle de ses lunettes-caméra, sobrement baptisées les... Spectacles 3. Sur le site officiel dédié aux Spectacles, les lunettes sont en pré-commande depuis midi.

Pour l'occasion, Numerama a pu s'entretenir avec un porte-parole du Snap Lab. Il nous a expliqué comment avait été conçue cette paire et surtout, pourquoi. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elles se démarquent des précédentes, de par leurs caractéristiques, mais aussi leur prix élevé.

Une édition limitée (et chère)

Les Spectacles 3 sont un modèle bien plus haut de gamme que les 1 et 2Elles sont proposées à 370 euros en édition limitée. Ce prix comporte les lunettes, leur étui et aussi une version du Cardboard (on vous explique ça plus tard).

Le design était minimaliste : il reste minimaliste. Il se veut toutefois un peu plus pointu, 2019 oblige. Les lunettes sont composées d'une fine monture en aluminium graphique, et de deux verres ronds teintés. Elles sont disponibles en deux couleurs :

La première différence qui saute aux yeux, c'est la présence des deux caméras miniatures au-dessus des verres, alors que les modèles précédents n'en avaient qu'une — l'autre trou était un « faux » par souci de symétrie autour duquel les LED de signalement de l'enregistrement s'allument.

Réalité virtuelle et partage sur Instagram

Ces deux caméras permettront de prendre des photos ou vidéos avec un effet 3 dimensions, que l'on pourra visionner depuis une sorte de Google Cardboard, « casque » low cost en carton dédié à la réalité virtuelle.

L'accessoire est censé vous pousser à vous « déconnecter » pour regarder vos images et vous « replonger dans le moment » visionné. En fait, le projet semble avoir été pensé pour se détacher de la plateforme d'échange de photos et de messages éphémères, ce qui est assez nouveau dans l'approche de la firme.

Lors d'une interview accordée à Numerama, un porte-parole de Snap Lab a expliqué que l'on pourrait partager ses clichés en 3D sur Twitter, Instagram ou en faire des vlogs pour YouTube (les images seront « compatibles avec YouTube VR », le mode dédié à la réalité virtuelle). Cela permettra peut-être de conquérir un plus large public que celui des seuls utilisateurs de Snapchat.

Le Snap Lab a aussi développé des nouveaux lenses, des filtres en réalité augmentée, spécialement pensés pour les Spectacles 3. Ils permettent d'ajouter à ses vidéos des confettis ou des cœurs dont la forme évolue selon les mouvements de la caméra. On peut aussi y introduire un phoenix virtuel (car pourquoi pas) qui nous montre le chemin.

« Pour l'instant il faut activer ces effets depuis son téléphone et les regarder dessus. Mais à terme, on espère que les utilisateurs pourront les visionner directement depuis leurs lunettes », précise le porte-parole à ce sujet. Ils projettent aussi de proposer à chacun de créer ses propres filtres en 3D.

Ces lunettes ont-elles un public ?

Malgré les évidentes améliorations par rapport aux précédents modèles assez simplistes, ces lunettes pourront-elles trouver leur public, surtout à 380 dollars ? Snapchat a eu bien du mal à écouler ses stocks de Spectacles 1 et 2. Les équipes disent avoir beaucoup réfléchi sur la stratégie à adopter pour le lancement du troisième modèle. « Ce n'est pas pour rien que nous lançons cette fois une édition limitée [elles refusent de dire combien d'exemplaires seront disponibles]. On vise un public de niche, le but n'est pas de vendre à un grand nombre », indiquent-elles.

En 2017, des médias avaient révélé que l'entreprise avait des hangars pleins de stocks non écoulés de la première version des lunettes. « Snapchat avait été victime de son engouement, explique aujourd'hui le Snap Lab. Il y avait tellement d'excitation autour du projet, tellement d'attentes, que nous nous sommes pressés et notre organisation a été secouée. »

Le porte-parole assure qu'avec ces nouvelles lunettes, l'objectif est avant tout « de comprendre quel genre de contenus les gens veulent créer ». À plus long terme, il s'agirait de développer une plateforme spécifiquement dédiée à la réalité augmentée ou virtuelle, qui pourrait être intégrée à Snapchat. « Nous n'avons pas encore d'objectif économique, ce n'est pas un business viable pour le moment », reconnaît-il, précisant qu'ils visent entre autre des influenceurs qui ont les moyens d'investir dans un produit pour se différencier dans leurs contenus.

Snapchat défend son projet et admet des erreurs

Snapchat continue à croire au projet, réaffirme le porte-parole, notamment en travaillant sur la réputation du Snap Lab, qui avait, il y a quelques années, l'image d'une équipe un peu laissée à l'abandon et « brouillonne ». Elle a depuis connu un turnover important. Il y a eu 3 chefs de projets différents rien que pour les Spectacles. « Je pense que les médias ont fait une mauvaise interprétation de ces propos, assure l'entreprise aujourd'hui. En réalité, les personnes qui avaient commencé sur ce projet n'étaient peut-être pas les plus habilitées pour le mettre en œuvre. » Elle indique que ces 6 derniers mois, de nombreux recrutements ont été effectués pour redonner un peu de dynamisme aux équipes.

« À chaque fois que l'on sort un projet de ce type, on doit faire face à un tas de challenges. Snapchat a dû en relever beaucoup en 2018 », admet le porte-parole, qui fait référence aux difficultés qu'a connu le réseau social à la suite d'un changement de design de l'app. Il ajoute : « mais je pense qu'on a montré que nous étions une entreprise forte ». Evan Spiegel, le CEO de Snap, rendrait visite environ une fois par semaine au Snap Lab, basé en Californie à Santa Monica. Selon les membres de l'équipe, il se montrerait toujours « très impliqué » dans leurs travaux. « Lui et le reste de Snap nous donnent tout le soutien dont on a besoin », assure le représentant de l'entreprise.

À les entendre, le seul défaut du Snap Lab aurait été d'avoir été « trop en avance » sur son temps. Ils se disent confiants sur le sujet : « Nous nous approchons du moment où les gens comprendront l'importance de la réalité augmentée et où ils se diront 'ok, ce que Snapchat faisait, ça avait vraiment du sens' ». S'ils sont convaincus en interne, il reste donc à convaincre... les clients potentiels.