À la suite des deux crashs mortels du Boeing 737 Max, le modèle est immobilisé. Pour combler ce vide, des compagnies aériennes font appel à des avions très anciens.

Les crashs de deux avions Boeing 737-800 Max, causant 346 morts au total, ont mis l’entreprise sous le feu des critiques. Le modèle est maintenant considéré comme potentiellement trop dangereux pour voler, jusqu’à nouvel ordre. Il est immobilisé jusqu’à ce que les failles soient comblées. Une nécessité pour la sécurité humaine, mais un coup dur économique. Résultat : certaines compagnies aériennes en appellent à des avions qui ne volaient plus depuis de nombreuses années.

Tandis que Boeing estime qu’une correction logicielle pourrait suffire à régler le problème à l’origine des crashs, les experts ne sont pas d’accord : pour nombre d’entre eux, il faudrait se résoudre à modifier en profondeur les avions. Gérer cette crise, trouver les bonnes solutions, prend donc du temps. Le problème, c’est qu’une compagnie telle que Ryanair mise énormément sur ce modèle : le groupe en avait commandé 137. Raison pour laquelle Michael O’Leary, dirigeant de l’entreprise, a ainsi prié Boeing de « régler ce merdier ».

moteur 737 Max 8 avion

Un moteur d'un moteur Boeing 737 Max.

Source : Liam Allport

De vieux avions plutôt que rien

Des avions non-livrés ou immobilisés, ce sont des lignes en moins, des vols achetés en moins, et autant de pertes économiques. Un contrecoup subi de plein fouet par une compagnie comme Air Canada, dont la flotte comporte ving-quatre 737-800 Max actuellement inutilisables. L’entreprise s’est résolue à louer des avions à Qatar Airways.

Dans cette optique de trouver des solutions urgentes de remplacement, certaines compagnies vont jusqu’à redonner vie à de vieux modèles. L’entreprise Nolinor Aviation, au Québec, possède une flotte très demandée en ce moment, puisqu’elle offre la possibilité de louer des 737-200. Cet avion est encore fonctionnel et sécurisé, mais il a été lancé sur le marché il y a 54 ans, avant d’être progressivement abandonné à partir de la fin des années 1980.

Un Boeing 737-200 de Southwest Airlines, la compagnie aérienne qui en fut la principale utilisatrice. // Source : Aero Icarus

Un Boeing 737-200 de Southwest Airlines, la compagnie aérienne qui en fut la principale utilisatrice.

Source : Aero Icarus

D’après CNBC, qui révèle cette information, l’ancienneté ne dérange pas les compagnies aériennes, qui préfèrent opter pour de vieux modèles plutôt que de renoncer à certaines lignes. En juin, les pilotes de Nolinor ont par exemple commencé à voler avec des 737-200 pour Sunwing Airlines. La demande ne fait qu’augmenter, d’après le PDG, qui déclare à CNBC que « nous avons commencé à recevoir des demandes concernant notre disponibilité pour l’été. Puis c’est passé à ‘Serez-vous encore disponible à l’automne ?’, et maintenant on parle de Noël ».

Ce remplacement par d’autres modèles pourrait ne pas durer bien longtemps, car la mise aux normes serait en bonne voie. Selon Boomberg, la Federal Aviation Administration s’apprêterait à ré-autoriser le vol des 737 Max d’ici la fin de l’année 2019. Aucune date n’ayant été donnée, cette information reste à confirmer.

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