Firefox entend rester gratuit. Cependant, la fondation Mozilla souhaite pouvoir proposer des services payants, complémentaires et facultatifs, comme un accès VPN ou un espace de stockage dans le cloud.

Le modèle du freemium est-il l’avenir de Firefox ? En tout cas, Mozilla va s’ouvrir à ce modèle économique avec son navigateur. C’est ce qu’a confié Chris Beard, le PDG, dans une interview à T3N. Il ne s’agira pas de faire payer pour Firefox en tant que tel : ce sont des services complémentaires et facultatifs, qui n’auront pas d’incidence directe sur l’expérience de navigation, qui seront facturés.

Freemium ?

Le freemium est un modèle économique répandu sur le web. Si vous écoutez de la musique en ligne, vous savez ce que c’est : vous pouvez choisir soit un accès gratuit, limité et compensé par de la publicité, soit un accès premium, donc payant, sans publicité et avec des avantages.

Autrement dit, il n’est pas question de faire payer l’internaute s’il veut une compatibilité accrue avec HTML5, un Firefox plus réactif ou les dernières fonctionnalités du logiciel (comme par exemple le blocage par défaut des pisteurs). Ce qui devrait être proposé, ce sont des services, éventuellement fournis par des tiers, comme un hébergement de fichiers dans le cloud ou une connexion VPN.

Il est à noter que Mozilla est déjà partenaire d’un prestataire de VPN, depuis octobre 2018 : il s’agit de ProtonVPN. Deux raisons étaient données à l’époque pour justifier ce rapprochement. D’abord, ProtonVPN est un service dont les valeurs sont proches de celles de Mozilla. Ensuite, cela lui permet de s’ouvrir de nouvelles perspectives de financement, si l’essai parvient à être transformé.

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L’interface de ProtonVPN.

Échapper à l’emprise financière de Google

Un VPN est un réseau privé virtuel servant de point de passage entre l’internaute et le net. Concrètement, la connexion passe par un relais avant d’atteindre sa destination. De cette façon, le lieu d’arrivée de la liaison voit l’adresse IP du relais et non pas celle attribuée par le fournisseur d’accès à Internet. Ainsi, l’origine géographique de l’internaute est masquée, ce qui colle bien avec les principes de la fondation.

Aujourd’hui, Firefox reste extrêmement dépendant des versements que lui fait Google — en échange de quoi, Google est le moteur de recherche par défaut dans Firefox pour la plupart des pays du monde. Environ 90 % des revenus de Mozilla viennent ainsi de Google (et plus généralement des autres accords dans la recherche web) ; le reste est issu des contenus sponsorisés dans Pocket.

Celles et ceux qui ne veulent pas débourser le moindre euro pour ces futurs services n’auront évidemment aucune obligation de le faire : cela n’aura aucune incidence sur leur vie quotidienne en ligne. Une telle souscription pourrait toutefois avoir une certaine portée politique, en aidant Mozilla à avoir un autre horizon financier que l’incontournable Google, qui est aujourd’hui indispensable à Firefox.

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