RIAA : les plaintes ne servent à rien mais sont nécessaires
21.000 plaintes aux Etats-Unis contre des internautes P2Pistes, pour quoi faire ?
Les plaintes n'ont donc pas pour objet d'être efficaces en elles-mêmes, mais plus d'entretenir dans les esprits l'idée que la musique est un bien payant et que son échange à titre gratuit est un délit. Plus cette idée est présente dans la société numérique, plus ses membres auront tendance à se diriger facilement vers les offres légales payantes. En France, le directeur général du SNEP (Syndicat National de l'Edition Phonographique) Hervé Rony ne dit pas autre chose lorsqu'il est interrogé sur cette question. Le lobby français dépose peu de plaintes, mais les médiatise toujours le plus possible pour entretenir le fantasme d'un risque judiciaire lié au téléchargement, et rappeler l'existence d'une offre légale.
Aux Etats-Unis, où le nombre de plaintes est de loin le plus élevé, les risques d'être poursuivi sont extrêmement faibles. Avec 21.000 procédures pour 7,8 millions d'internautes P2Pistes relevés en mars 2007 pour les USA (contre 6,9 millions lors du début des plaintes en avril 2003), c'est moins de 0,27 % de la population P2Piste américaine qui a été visée.
Confrontée à une presse de moins en moins réactive et surtout de plus en plus disposée à prendre le parti des internautes, l'industrie du disque change aujourd'hui de cible. Après les P2Pistes puis les éditeurs de logiciels de P2P, le laxisme des FAI devient la nouvelle cible à abattre. Elle est confortée dans cette stratégie par la décision inattendue de la justice belge, qui a condamné l'opérateur Scarlet à filtrer le P2P sur son réseau.
Quelle sera la prochaine étape ?