L’administration américaine serait encline à réduire sa coopération en matière de sécurité avec l’Allemagne si l’entreprise chinoise Huawei reçoit le feu vert définitif pour installer ses infrastructures relatives à la 5G outre-Rhin. En somme, Berlin subit ici un chantage dangereux susceptible de chambouler l’échiquier géopolitique occidental.

La Chine, pire crainte des États-Unis. Depuis quelques mois, les deux grandes puissances s’affrontent sur un nouveau terrain de jeu : la 5G, dont le déploiement aux États-Unis a d’ores et déjà débuté. Mais pas question pour Washington de laisser l’entreprise chinoise Huawei installer ses infrastructures sur son propre territoire.

Pourquoi ? Car le gouvernement républicain est tout bonnement persuadé que des liens étroits unissent les services de renseignement chinois et la multinationale susmentionnée — tout comme une partie de l’Union européenne. En d’autres termes, les USA accusent Huawei de vouloir espionner les citoyens américains pour le compte des agences de l’Empire du Milieu, par le biais des antennes 5G. À ce stade, aucune preuve n’a été apportée par le Pays de l’Oncle Sam.

Allemagne – USA : une alliance fragilisée ?

Les inquiétudes américaines se basent sur un texte de loi bien particulier introduit en 2017, en Chine : « Toutes les organisations et tous les citoyens doivent soutenir, assister et coopérer avec les efforts de renseignement national en accord avec la loi, et doivent protéger les secrets du renseignement national dont ils ont connaissance ». est-il stipulé. Pour montrer patte blanche, le groupe asiatique est même prêt à construire un laboratoire situé en Pologne au sein duquel ses antennes 5G feraient l’objet de tests approfondis.

Qu’importe : Huawei peut remuer ciel et terre pour laver sa réputation, rien ne convaincra les États-Unis. En revanche, plusieurs de ses alliés comme l’Allemagne semblent moins réfractaires à l’idée d’accueillir les infrastructures 5G du groupe. Une position qui fâche de l’autre côté de l’Atlantique, puisque l’administration Trump aurait menacé les services allemands en cas de collaboration avec la firme asiatique, comme nous l’apprend le réputé Washington Post.

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Le drapeau de la République populaire de Chine. // Source : photo de glaborde7 via Pixabay

Dans une lettre datée du vendredi 8 mars écrite par Richard A. Grenell, ambassadeur des États-Unis en Allemagne, et adressée à Peter Altmaier, ministre fédéral de l’économie, les États-Unis envisageraient de limiter leur coopération liée à la cybersécurité si Huawei venait à déployer son réseau au sein du territoire allemand. Sauf que pour Berlin, rien n’indique que la multinationale manigance un plan visant à espionner ses citoyens ou certains de ses alliés.

La 5G, des enjeux économiques, technologiques… et géopolitiques

Cette forme de chantage a de quoi inquiéter de l’autre côté du Rhin : les services de renseignement US — la NSA et la CIA — ont en effet joué un rôle majeur dans la sécurité du pays, en l’aidant par exemple à déjouer plusieurs complots terroristes. Sauf qu’à l’heure actuelle, les exigences de sécurité relative à la 5G sont toutes respectées par Huawei, bien parti pour participer à ce nouveau projet.

Si la 5G englobe des enjeux technologiques et économiques de grande envergure, son déploiement reste une problématique majeure pour la cybersécurité mondiale. Tant et si bien qu’elle déstabilise l’échiquier géopolitique occidental et les alliances déjà établies, sur fond de soupçons d’espionnage chinois, malgré l’absence de preuve. Les États-Unis feront tout pour contrecarrer les plans de Huawei, quitte à égratigner leur coopération avec des alliés historiques.

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