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Freebox Delta : Xavier Niel troque la mamie du Cantal pour le geek paresseux

Avec sa Freebox Delta, Free change d'échelle. Xavier Niel ne souhaite plus qu'on le considère comme un fournisseur d'accès à Internet, mais bien comme une entreprise qui amène les dernières technologies à la mode au grand public. Du moins, s'il peut mettre le prix.

Mise à jour du 19/12/2018 : depuis la rédaction de cet article, Free a publié une nouvelle offre nommée Freebox Delta S qui concentre ses options sur l'accès à Internet en lui-même.

Aujourd'hui, Xavier Niel a enfin levé le voile sur l'avenir de Free du côté des offres d'internet fixe. Et à bien regarder ce que propose l'entreprise française, ce terme est désuet. En 2018, Free ne s'imagine plus comme un fournisseur d'accès à Internet, mais comme un acteur des nouvelles technologies, comme peuvent l'être les Apple, Google et consorts. Car l'offre de la Freebox Delta est un patchwork de matériel, de logiciel et de services que nous connaissons déjà : la seule révolution ici, c'est de les avoir compactés dans une seule promesse.

Signe que tout a changé dans l'esprit de Xavier Niel, l'accès à Internet a été vite expédié en début de conférence. Pour les abonnés éligibles à la Fibre, Free propose un abonnement jusqu'à 10 Gb/s. C'est une première pour du grand public et les plus nerds d'entre nous auraient probablement rêvé avoir cette offre sur un petit boîtier qui ne ferait que fournir une connexion. L'autre avancée, c'est l'ADSL hybride, mâtiné de 4G, qui promet un débit jusqu'à 200 Mb/s. Une bonne idée pour faire progresser le très haut débit dans les zones les moins couvertes, d'ici l'arrivée de la fibre dans les 32 millions de foyers -- une arlésienne.

La nouvelle bataille du salon

Et comme en 2010, où la bataille se jouait sur l'offre Triple Play, Free a parfaitement saisi tous les enjeux de 2018. On se retrouve avec un costume d'Arlequin qui, sur la fin de la présentation, faisait sourire une audience qui se demandait ce que Free pourrait bien continuer à inclure dans sa box. Pèle-mêle, on y trouve tout ce qu'on attend de la tech et qui fait les devantures des boutiques spécialisées depuis 2015 :

Bref, il ne nous manquait que de la blockchain et quelque chose dans le cloud pour faire la checklist complète de tous les gadgets modernes. Et c'est peut-être là où Free risque de perdre des clients avec sa Delta : elle ne concerne que les personnes qui sont intéressées par une mise à niveau technologique, mais qui, aujourd'hui, n'ont rien. Typiquement, on pourrait remplacer l'équipement proposé par Xavier Niel par plusieurs appareils et services grand public qui sont bons, disponibles depuis longtemps et facile d'accès. Petite liste type :

Quiconque apprécie la tech et a fait évoluer son installation depuis 2015 possède au moins l'un de ces appareils ou de ces services et connaît la simplicité de l'offre actuelle. Pour tous ces gens, La Freebox Delta a trop d'options pour être rentable. Et à partir de 60 € par mois pour du matériel marginalement évolutif, le technophile préférera choisir ses composants qu'il peut renouveler individuellement plutôt que de s'abonner à un package hardware et software.

Le Freenaute, utilisateur premium un rien flemmard

En revanche, et c'est là où Free fait très fort, c'est qu'il quitte discrètement son image de disrupteur apportant la technologie à toutes et tous, pour devenir l'entreprise qui apporte un agglomérat de services haut de gamme aux clients aisés qui ne veulent vraiment pas se prendre la tête avec le choix. La Hi-Fi ? Trop compliqué. La domotique ? Il y a trop de choses. Les box TV ? Pour quoi faire ? Une barre de son ? Mais quel modèle, quel fabricant, quelle norme ? Une solution de backup ? Pas le temps.

À ces clients, capables de payer 480 € en boutique Free (prix du Player, obligatoire) dès la souscription de la ligne et qui vont payer jusqu'à 55 € par mois pour l'offre complète, Free donne la modernité de ces trois dernières années clefs en main.

Le risque, pour Xavier Niel, n'est pas inexistant : l'offre est trop chargée et le prix demandé à l'entrée ou sur 48 mois est conséquent (on va jusqu'à 65 € par mois). On est loin du tout pour 29,99 € qui primait à l'époque et avait bousculé le marché de l'Internet fixe. Cette fois, Free change de gamme et de cible. Le trublion a en tête les clients de Devialet, son partenaire prestigieux, à qui on a promis le meilleur du son dans le plus petit format possible pour près de 2 000 €. Une somme que les spécialistes de la Hi-Fi considèrent trop élevée et qui pourrait être investie dans un amplificateur, une platine et des enceintes. Mais ce serait oublier que le confort a un prix.

Et c'est ce prix, aujourd'hui, que Free cherche à faire payer. Peut-être pas à la mamie du Cantal, en revanche.