Après le centre commercial Italie Deux, Franprix va expérimenter des robots Twinswheel pour accompagner ses clients dans les rayons et tester des livraisons… presque autonomes.

Avec ses deux énormes roues et son coffre de 40 litres, le robot Twinswheel s’inscrit dans la droite lignée des tentatives de l’Estonien Starship Technologies et du Californien Dispatch : un engin futuriste censé, à terme, livrer des courses ou des colis de manière autonome. Dans une ville, avec portée de 30 km et une vitesse de 7 km/h, le robot pourrait en effet faire de la livraison de proximité (dans le même quartier) sans mal. Et pour 2019, les magasins Franprix ont décidé de faire un pas en avant vers ce nouvel outil logistique.

Un projet expérimental

Projet expérimental, l’accord avec Twinswheel doit permettre de tester la solution en conditions réelles dans une autre configuration que celle opérée au centre commercial Italie Deux en avril 2018. Dans le 13e arrondissement de la capitale, les robots pourront donc livrer des clients qui auront commandé par Internet ou qui auront rempli le coffre directement en magasin. Mais dans un premier temps, n’espérez pas voir des robots écraser des trottinettes en libre-service sur les trottoirs parisiens : il leur est interdit de rouler seuls et ils seront donc accompagnés par un opérateur. De même, on peut imaginer que la vitesse limite de 6 km/h imposée aux transports personnels à deux roues devra être respectée.

Et au vu des informations dont dispose Le Parisien et de la fiche technique que nous avons pu consulter, c’est pour l’instant une bonne nouvelle. À première vue, le robot est conçu pour suivre une personne dont il aura au préalable mémorisé l’aspect. Twinswheel met en avant une utilisation bien plus réaliste de son robot : aider les personnes âgées et les personnes handicapées à faire leurs courses dans les rayons du magasin, en devenant une sorte de chariot autonome.

Car c’est une chose de suivre une personne dans des rayons bien définis et c’en est une autre d’aller seul d’un point A à un point B en utilisant des trottoirs cabossés et pleins de passants, tout en respectant les feux de signalisation et en évitant le mobilier urbain — même si le robot peut se hisser sur des obstacles jusqu’à 15 cm. Un problème qui se pose peut-être un peu moins dans les grandes villes américaines où Starship teste ses robots que dans les petites allées aux trottoirs étroits de Paris.

Mais déjà, des voix s’élèvent contre l’utilisation de l’espace réservé aux piétons par des entreprises : en témoigne ce reportage du Guardian, dans lequel Renia Ehrenfeucht, architecte et urbaniste, estime que « tout espace perdu est difficile à récupérer ». Peut-être faudra-t-il alors créer de nouvelles voies dédiées à ces usages de demain ? Alors que les villes peinent déjà à se réinventer pour le vélo et les transports alternatifs, on imagine mal cette réorganisation trouver sa voie sous peu.

Reste que l’expérimentation est intéressante et sera à suivre de près.


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