Google annule son projet d’ouvrir un campus dans le quartier de Kreuzberg à Berlin. Ce programme a suscité un important rejet chez les habitants du quartier mais aussi chez des activistes.

La pression aura donc été trop forte, même pour Google. Confrontée depuis des semaines à l’hostilité d’une partie du voisinage ainsi qu’à la mobilisation de militants, la firme de Mountain View a finalement renoncé à installer son nouveau campus dans le quartier de Kreuzberg, à Berlin.

Le géant du net affirme toutefois que cette décision n’a pas été dictée par l’opinion publique — « nous ne laissons pas les protestations dicter ce que nous faisons », assure un porte-parole au quotidien régional Berliner Zeitung. Ce serait plutôt son souci des actions sociales qui l’aurait convaincu de renoncer.

Tel est le récit présenté par Google. Rowan Barnett, le responsable des startups en Allemagne au sein de la société californienne écrit ainsi être « heureux que le campus Google dans [les locaux controversés] devienne un lieu pour l’engagement social ! Nous remettons les chambres à Better Place et Karuna — nous sommes convaincus qu’ils vont créer quelque chose de très précieux pour Berlin ».

Hostilité des protestataires

Il apparaît plutôt que ce geste est une manière pour l’entreprise américaine de sortir par le haut de cette histoire, la presse allemande, à l’image de The Local, pointant la vigueur et la durée de la protestation. Les locaux avaient même été provisoirement occupés, avant que la police intervienne pour déloger les manifestants.

Si les actions ont notamment été alimentées par un ressentiment anti-Google, causé par le poids qu’a pris le groupe dans les activités en ligne, son modèle économique basé sur l’exploitation des données personnelles et les diverses controverses liées à des affaires de surveillance, ce ne sont pas les seules motivations.

Le logo Google // Source : Thomas Hawk

Le logo Google

Source : Thomas Hawk

Outre-Rhin, les protestataires se sont aussi mobilisés par crainte de la gentrification du quartier, avec comme conséquence une augmentation des loyers et une hausse du prix au mètre carré. Ce phénomène, bien identifié en Californie, a par exemple contribué à faire progresser de 25 % le nombre d’expulsions en 2013.

Après l’échec du campus dans le quartier de Kreuzberg, vers quel arrondissement Google va-t-il se tourner pour s’installer ? C’est toute la question et elle pourrait ne jamais trouver de réponse. Selon le porte-parole, aucun autre campus ne sera construit à Berlin pour le moment. En coulisses toutefois, le géant du web doit certainement réfléchir à un nouveau point de chute.


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