Palmer Luckey s’est fendu d’une longue critique à l’égard du casque Magic Leap, ce qui a eu l’air d’amuser Rony Abovitz, CEO de Magic Leap.

Le 27 août 2018 a vu naître une longue publication de Palmer Luckey, père de l’Oculus Rift, où il critique le casque Magic Leap. Dramatique, le jeune entrepreneur proche des mouvances d’extrême droite et désormais concentré sur la tâche de sécuriser la frontière américaine ira même jusqu’à qualifier les lunettes de « tragédie au sens classique du terme ».

Ce billet a eu pour effet un échange indirect et assez étrange entre Palmer Luckey et Rony Abovitz, co-fondateur des Magic Leap.

Palmer Luckey

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Une tragédie à 2 295 dollars pièce

Les Magic Leap One sont des lunettes de réalité mixte créées par la startup Magic Leap. La société avait levé près de 2,3 milliards de dollars en cinq ans pour le développement de ces fameuses lunettes et l’instant de vérité se jouait cet été pour celles-ci. Annoncées à 2 295 dollars, les Magic Leap One avaient tout à prouver.

Seulement, quelques semaines après leur sortie en fanfare, la déception se lit un peu partout. Si elles fonctionnent plutôt bien, elles n’impressionnent pas pour autant. « C’est un bon pas en avant, mais pas une révolution. En tout cas pas pour le moment », indiquait Scott Stein dans son test pour CNET. Le champ de vision est aussi un des points-clés de la critique faite aux Magic Leap One par la presse américaine. Entre autres, le Wall Street Journal signalait la coupure de certains objets.

Moins de trois semaines après la sortie des lunettes, c’est Palmer Luckey qui met à contribution son expertise. Il père d’Oculus a découpé son analyse en plusieurs points, mais a tout de même résumé sa pensée ainsi : les Magic Leap One ne sont qu’une version 1.1 des HoloLens de Microsoft et constituent une « tragédie » compte tenu de son important financement et du battage médiatique qui a été organisé autour du produit.

Palmer Luckey a également été particulièrement virulent sur le système d’exploitation des lunettes. Selon lui, le système proposé ne serait qu’un « Android avec des trucs personnalisables » et de conclure que « au final, vous avez le menu d’une montre Android Wear qui flotte devant vous ».

La critique de Palmer Luckey rejoint celles faites auparavant, mais on remarque qu’elle vise surtout la campagne marketing qui a pu être faite et ne répond absolument pas à l’excitation générée. Magic Leap aurait ainsi « aspiré tout l’air de la pièce » pour les autres compagnies. C’est sur cette phrase spécifique que Rony Abovitz, CEO de Magic Leap, s’est amusé à répondre ou plutôt à subtweeter (s’adresser à quelqu’un sur Twitter sans la mentionner directement).

L’homme, connu pour ne pas être tendre avec ses concurrents, a fait référence à la série d’animation Avatar, le dernier maître de l’air. Dans sa série de tweets, il assimile Palmer Luckey au Prince Zuko, banni de son royaume. De son côté, Palmer Luckey n’a pas tardé à remarquer les sarcasmes de Rony Abovitz et l’a fait savoir dans une mise à jour de son billet : « 45 minutes après ma publication, le CEO de Magic Leap a décidé de partager son amour pour la série d’animation Avatar, le dernier maître de l’air. Il a également noté que le stéréoscope a été inventé en 1838, vraiment très intéressant ! »

Les hostilités sont donc ouvertes entre les deux hommes, sur fond de réalité virtuelle. Prometteur.


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