Employés au bord du burn-out : comment Tesla a produit 5 000 Model 3 en 7 jours
Elon Musk harangue ses troupes comme un entraîneur de foot voyant son équipe souffrir de crampes à quelques pas d'un exploit sportif retentissant.
Au point où certains se plaignent aujourd'hui des sacrifices qu'il a fallu faire pour y parvenir. Exténués, des salariés de Tesla ont raconté à Reuters le 3 juillet 2018 les coulisses de la production. Et plusieurs d'entre eux semblent craindre le burn-out face à la cadence infernale imposée par Elon Musk.
Au bord du burn-out
Tout d'abord, d'une manière purement organisationnelle, en plus des tentes ayant apporté leur pierre à l'édifice (20 % du volume), Tesla voulait à tout prix éviter qu'il y ait des gels sur les lignes. Ce qui signifie qu'il fallait que la production tourne en continu. Pour ce faire, la firme a procédé à des réaffectations, prenant des ouvriers qui s'affairent normalement sur la Model S ou X pour combler les trous. Pendant 7 jours, la Model 3 est devenue la priorité absolue, quitte à bousculer l'ordre des priorités. « Ils envoyaient les Model 3 avant les Model S pour qu’elles soient peintes de manière à atteindre leur but des 5 000. Le département peinture ne pouvait pas gérer le volume », souffle un employé. À cause de cette focalisation, la Model S observerait désormais un retard de 800 unités dans son calendrier.
Plus grave encore, Tesla a visiblement imposé de maintenir son poste durant le week-end, allant à l'encontre de sa propre convention collective, qui impose au constructeur la règle de prévenir au moins une semaine à l'avance. À cela s'ajoutent les heures supplémentaires à un rythme inhumain. « Ils disaient, ‘À partir de demain, soyez prêts à travailler jusqu’à 12 heures’ », confie l’une des victimes, au bord du burn-out à l'instar de beaucoup de ses collègues. Et puisque Tesla vise maintenant les 6 000 Model 3 chaque semaine, il n'est pas certain que le calme règnera ces jours prochains dans l'enfer qu'est devenu Fremont.