Elon Musk, qui a fondé la société The Boring Company pour trouver une solution au problème des embouteillages, a donné des nouvelles de son projet de tunnels anti-bouchons.

C’est l’autre versant du programme Hyperloop. À côté des tubes destinés à connecter des villes très éloignées les unes des autres grâce à un réseau pouvant atteindre des centaines voire des milliers de kilomètres, et ainsi réduire drastiquement le temps de transport requis pour se rendre dans une autre cité, le projet de l’entreprise The Boring Company vise aussi à s’attaquer aux embouteillages.

Comment  ? En développant une vaste infrastructure souterraine de transport, dans des tunnels spécialement aménagés qui permettraient de faire circuler des navettes ou des voitures à des vitesses très élevées, jusqu’à 200 km/h (en comparaison, les tubes pour l’Hyperloop doivent permettre de circuler jusqu’à 1 200 km/h dans des navettes spéciales, mais les distances à franchir sont bien plus importantes).

La profondeur plutôt que la hauteur

C’est cet aspect dont a discuté The Boring Company ce vendredi 18 mai, en présence de l’entrepreneur américain Elon Musk, qui a fondé la société. Pendant près d’une heure, le milliardaire a évoqué plusieurs aspects de ce programme, mais aussi discuté — et critiqué — les projets concurrents qui pourraient voir le jour, comme Uber qui regarde du côté des aéronefs sans pilote pour transporter des passagers.

« On ne peut pas faire voler les hélicoptères, même les plus silencieux, dans les quartiers sans déranger les gens », a jugé Elon Musk, en comparant les nuisances sonores venant des transports aériens, aussi ingénieux soient-ils, à celles causées par son projet, même pendant les travaux. « Il est assez difficile de remarquer quand un tunnel est creusé », du fait de la profondeur du chantier.

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Réduire les temps de trajet

Si un réseau de navettes centré autour d’une ville et de son aire urbaine ne permettra pas d’atteindre les mêmes vitesses que celles prévues pour les tubes inter-cités, Elon Musk considère qu’il permettra quand même de gagner un temps précieux et de s’épargner des embouteillages. Il a ainsi pris l’exemple du trafic à Los Angeles, dont les conditions de circulation peuvent vite devenir infernales à certaines heures.

Ainsi, un trajet entre l’aéroport international de Los Angeles et le quartier d’affaires de la ville ne prendrait que 8 minutes avec ces tunnels anti-embouteillages, là où il faut jusqu’à cinq fois plus de temps en voiture si le trafic est fluide. Ce sont bien sûr des estimations à la louche, mais un passager passant par ce réseau souterrain serait gagnant, en particulier aux heures de pointes.

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Le résumé des caractéristiques du projet.

La conférence a aussi été l’occasion pour Elon Musk d’évoquer d’autres aspects, comme la tarification. Le ticket pour un voyage sera bon marché (un dollar), ce qui de toute évidence évitera d’exclure les personnes ayant un faible revenu. Une bonne nouvelle, car ce sont elles qui sont obligées de vivre en périphérie des villes, n’ayant pas le niveau de vie de supporter le prix de l’immobilier.

Elon Musk a aussi évoqué l’importance des points de connexion entre la surface et le réseau souterrain. L’idée est d’avoir des ascenseurs qui permettent de faire descendre et remonter lesdites navettes (ou voitures) ; celles-ci s’inséreraient ou sortiraient du trafic via des voies dédiées, exactement comme ce qui existe en surface. Chaque navette pourra accueillir jusqu’à 16 personnes.

Le tunnel à Los Angeles. // Source : Elon Musk

Le tunnel à Los Angeles.

Source : Elon Musk

Il faudra donc construire des stations spéciales en surface pour pouvoir récupérer des passagers. Il faudra également prévoir l’alimentation électrique du tunnel et répondre à des exigences de sécurité, afin par exemple de permettre à une équipe de secours d’intervenir facilement si la situation l’exige. Cela étant, afin de limiter les risques, les navettes devront par exemple fonctionner à l’électricité, pour éviter les émissions polluantes.

De façon générale, le projet de The Boring Company n’est pas très différent du métro parisien, en somme, avec des bouches de métro situées un peu partout en ville, et avec un réseau réparti sur plusieurs niveaux de profondeur. Sauf que le projet d’Elon Musk est bien plus futuriste et entend être bien plus étendu. Et qu’il reste évidemment à financer et à construire.

 


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