Samsung a choisi d’investir le Mobile World Congress avec une annonce de taille. Le Galaxy S9 est pourtant un smartphone modeste, qui assure l’essentiel sans prendre de risque.

Ce serait peu dire que le Galaxy S9 était attendu, ici, à Barcelone. Au-delà du public, qui a bien intériorisé le fait que le Galaxy S de l’année était l’équivalent sous Android de l’iPhone côté pomme, les concurrents ont été pris de panique. HTC ? Aux abonnés absents. Huawei ? Une tablette tactile et un ordinateur résumaient la conférence. LG ? Une mise à jour logicielle. Seul Nokia a su présenter une gamme complète, jouant sur la nouveauté et la nostalgie — et on attend demain que Sony fasse ses annonces. Mais, quoi qu’il advienne, ce MWC est déjà placé sous le signe de Samsung.

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Et pourtant, les moqueries ne tardent pas à fuser quand le Galaxy S9 se dévoile. À l’écran, comme en mains, il ressemble comme deux gouttes d’eau au Galaxy S8. L’écran est exactement le même et la forme générale n’a pas changé. Tout juste un œil avisé remarquera que le capteur d’empreintes digitales, au dos, a changé de place et se trouve désormais dans une position bien plus facile à reconnaître. Le S9+, plus grand, a reçu un deuxième capteur qui fait office de téléobjectif — le duo fait penser au positionnement d’Apple depuis des années.

Un appareil photo hors norme

Bref, on est en terrain connu et il faut creuser pour voir la différence entre le Galaxy S8, excellent smartphone de 2017 et le Galaxy S9. Tout d’abord, il y a l’appareil photo. Un bon tiers de la conférence était dédiée au nouveau capteur du smartphone qui, pour la première fois dans l’histoire de la téléphonie mobile, peut s’ouvrir de deux manières différentes — f/1.5 ou f/2.4.

Les ingénieurs de Samsung sont parvenus à intégrer un capteur capable de changer son ouverture selon la luminosité. Les tests pratiques resteront à faire, mais en théorie, cela devrait permettre des capacités photo en basse luminosité sans égal sur le marché. Ajoutez à cela un traitement logiciel de l’image complètement renouvelé, aussi bien côté que côté logiciel que du côté matériel et vous aurez peut-être le photophone capable de rivaliser sans broncher avec l’iPhone X et le Pixel 2 XL.

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Côté film, les deux Galaxy S9 mettent en avant leur capacité à filmer à très haute vitesse. On avait déjà vu des films tournés à 960 images par seconde sur un smartphone — merci Sony –, mais cette fois, la fonctionnalité est déployée sur un smartphone qui se vend par caisses. On pourra donc s’attendre à ce que l’intégration faite par Samsung soit plus efficace que celle du leader japonais, souvent en avance sur les caméras. Cela dit, notre premier test n’était pas très concluant : on doit tenir le smartphone très fixement et il doit détecter ce qui se passe dans un petit carré jaune au centre de l’écran. On attendra les tests pour un avis définitif.

Le meilleur écran du marché, associé à un appareil photo qui semble être aussi le meilleur du marché, cela fait déjà un bon smartphone pour 2018. Samsung n’a pas lésiné sur les composants et embarque du matériel haut de gamme dans son appareil qui permet une navigation sur Android des plus fluides qui soit. Les applications s’enchaînent, se chevauchent, se superposent : on est sur un système d’exploitation remanié très complet et très polyvalent qui, bien entendu, peut toujours se transformer en ordinateur de bureau grâce à l’extension DeX. Côté biométrie, pas de risque : on prend ce qui existe et on itère. Pas de capteur d’empreinte sous l’écran, pas de reconnaissance faciale avancée.

Bixby et le reste

Enfin, c’est Bixby qui prend des vitamines. Où il est disponible — c’est-à-dire de manière très limitée en France, malheureusement –, l’assistant de Samsung peut désormais faire beaucoup plus. Comme l’application Google Translate depuis 3 ans, il sait désormais traduire des panneaux ou des menus directement en réalité augmentée. Bluffant. Grâce à cette même réalité augmentée et un partenariat avec de grandes boutiques de cosmétique, Bixby sait aussi simuler des maquillages en temps réel et vous proposer de vous approvisionner directement depuis un menu contextuel. Enfin, il reste au cœur de la maison connectée par Samsung, pensé comme un hub entre tous vos produits du quotidien.

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Les bases sont donc assurées pour un Samsung qui ne fait pas trop dans le détail cette année. Et il aurait tort de forcer : les rares fois où, lors de la présentation, il s’est écarté de ses positions, seuls des rires ont fait écho à ses promesses. AR Emoji, la pâle copie des Animojis d’Apple, en est le plus tragique exemple : en voulant à tout prix proposer sa version de l’emoji en réalité augmentée, Samsung tombe dans la vallée de l’étrange et finit avec des bouilles malsaines, souvent gênantes et caricaturales, qui n’ont rien d’original ou de drôle.

La technologie est, en plus, bien moins précise que celle d’Apple utilisant la caméra TrueDepth. Bref, ce qui devait être un gimmick devient un malaise : le Galaxy S9 n’avait clairement pas besoin de cela pas plus que d’une certification Dolby Atmos qui ne doit pas dire grand chose sur des enceintes de cette taille.

Il en reste qu’en mains, le flagship de 2018 a les armes pour faire de l’ombre à toute la concurrence sur un marché qui s’annonce frileux cette année. Avec une disponibilité le 16 mars et un tarif moins élevé que celui de l’iPhone X — et qui baisse souvent avec les mois qui passent, nul doute que le GS9 sera un carton.

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Source : Numerama

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