Avec la fibre optique, Free revient vers la gratuité
Vous l'avez certainement lu et notamment sur le Journal du Freenaute : Free lance officiellement sur Paris le déploiement d'un réseau de boucle locale en fibres optiques (FTTH).
Mais la grande nouvelle est parue un peu plus tard dans la matinée : Free crée la Fondation Free et annonce qu'elle "fournira contre caution un terminal optique raccordé sur la fibre dédiée arrivant chez l'abonné et donnant accès gratuitement" à la téléphonie, l'internet bas débit et un service d'antenne pour donner accès aux chaînes de la TNT. En quelques sortes, un service Freebox bridé mais gratuit, dans les immeubles fibrés dans le cadre du plan de déploiement de la fibre. "Il ne sera plus nécessaire pour les foyers de souscrire un abonnement téléphonique ni pour les immeubles de rémunérer un service antenne", se félicite l'opérateur dans un communiqué.
Officiellement, il s'agit pour Free de "combattre la fracture numérique". Mais personne ne peut croire à la parfaite philanthropie de ce "service universel gratuit". La création d'une Fondation nous semble être le résultat d'une astuce juridique pour contourner des restrictions du droit de la concurrence. Au contraire, Free cherche sans doute ici à introduire la double idée d'un service de base gratuit et d'un service payant à géométrie variable, en fonction des options et services souscrits. Qui souhaite un débit supérieur devra payer. De même pour l'abonné qui souhaite accéder aux chaînes proposées hors de la TNT. Après des années de tarification unique et de restrictions techniques (éloignement du DSLAM, dégroupage, ...), la situation s'inverse. Avec la fibre optique les problèmes techniques disparaissent et la tarification devient variable.
Il n'y a qu'en proposant le plus possible de services payants à travers la fibre optique que Free parviendra à rentabiliser une technologie que la plupart des analystes jugent trop cher.