La vente de drogues organisée via le darknet influence peu l’ensemble du trafic mondial. L’Oxford Internet Institute est parvenu à cette conclusion en dressant une cartographie des zones de production et d’expédition de trois drogues vendues sur les principales plateformes.

Le darknet — que la commission d’enrichissement de la langue française propose de renommer en « Internet clandestin » — aurait une influence limitée sur le trafic de drogues à l’échelle mondiale. Voici le constat que dressent trois chercheurs de l’Oxford Internet Institute, au Royaume-Uni, dans un travail de recherche publié en janvier 2018.

Si l’on en croit la carte qu’ils dressent dans leur étude, le trafic de drogues organisé via le darknet ne révolutionne pas le marché dans son intégralité. Les recherches ont porté sur les principaux sites de vente, à savoir AlphaBay (fermé en juillet 2017), Hansa, la Trade route (mise hors ligne en octobre) et Valhalla.

1,5 million de transactions

Les universitaires ont ensuite organisé géographiquement les données récoltées, afin de fournir sous la forme d’une carte un aperçu de l’effet du darknet sur le commerce illicite de drogues à l’échelle internationale.

Au total, les chercheurs ont classé près de 1,5 million de transactions effectuées sur ces marchés clandestins entre juin et juillet 2017. Leur analyse s’est limitée aux ventes de cocaïne, de cannabis et d’opiacés (des produits obtenus à partir de l’opium), et aux ventes accompagnées de commentaires — étant publiés de manière anonyme, les chercheurs ont estimé que ces messages pouvaient être pris au sérieux.

Oxford Internet Institute

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Un marché déterminé par la demande des consommateurs

La carte permet ainsi de voir plus clairement quels sont les lieux de production des drogues, et dans quelles zones géographiques se déroulent leur commercialisation via le darknet. Enfin, les chercheurs y ont reporté les zones où étaient expédiées les marchandises.

Les données récoltés par l’institut montrent qu’aucune des trois drogues étudiées n’est expédiée dans une zone différente par l’intermédiaire du darknet. « Les vendeurs de cannabis et de cocaïne se trouvent principalement dans un petit nombre de pays qui consomment activement, ce qui suggère que les marchés du darknet occupent principalement un rôle de détaillants locaux, chargés de la dernière ligne droite dans certaines régions », font observer les spécialistes.

« Nos éléments suggèrent que la géographie des marchés du darknet est principalement déterminée par la demande des consommateurs, plutôt que par une nouvelle demande stimulée par les différents marchés », concluent-ils. En somme, la drogue, même vendue sur Internet, ne s’adresse toujours qu’à ses consommateurs. Enfin, le darknet ne saurait rendre plus simple l’achat de drogue dans des marchés déjà développé où l’offre ne manque pas.

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