Les employés noirs et asiatiques de plus en plus discriminés dans la Silicon Valley
La Silicon Valley souffre d'un manque de diversité, et la situation ne semble pas être sur le point de s'arranger malgré les promesses des géants locaux.
Dans un document d'une quarantaine de pages, l'organisation à but non lucratif Ascend Foundation a en effet entrepris l'analyse d'une base de données sur l'emploi dans les entreprises technologiques de la baie de San Francisco. En mobilisant ces statistiques, qui couvrent une période allant de 2007 à 2015, l'organisation observe que la présence d'employés noirs et asiatiques dans les entreprises concernées a diminué.
« C'est pire »
« Il n'y a eu aucun changement pour les Asiatiques, ou toute autre minorité au fil du temps -- qu'il s'agisse d'hommes ou de femmes, fait observer Buck Gee, conseiller exécutif d'Ascend et co-auteur de l'étude. En fait, c'est même pire. »
Alors que des accusations de sexisme pleuvent régulièrement sur des entreprises leader du secteur, cette étude souligne que la Silicon Valley n'est pas un modèle d'exemplarité concernant la diversité. Ascend Foundation fait ainsi remarquer que les personnes asiatiques ont moins de chances que les autres d'être promues à des postes de cadres et dirigeants. Pourtant, la Silicon Valley favorise désormais davantage de candidats d'origine asiatique que de personnes blanches lors des processus de recrutement : la barrière discriminante ne se fait pas à l'embauche, mais à la progression au sein d'une entreprise.
Plus largement, cette étude nuance l'idée que le pôle technologique aurait fait des efforts pour améliorer significativement la diversité dans ses rangs. Ascend Foundation conclut d'ailleurs ses travaux en interrogeant la capacité de la Silicon Valley de changer cette situation au cours des prochaines années.
« Ce problème peut-il être résolu à l'échelle individuelle, par les entreprises qui travaillent à améliorer leur diversité ? Ou la Silicon Valley devrait-elle adopter une approche collective et considérer qu'il s'agit d'un problème global ? », questionne cette étude. Reste désormais à savoir si cette interrogation parviendra jusqu'aux plus hautes strates -- majoritairement blanches et masculines, donc -- des entreprises de Santa Clara.