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Google Street View peut aussi servir à contrôler les insectes invasifs

Si Google Street View permet surtout de naviguer virtuellement dans les communes de France, des usages inattendus voient parfois le jour. L'Institut national de la recherche agronomique a par exemple testé le service dans un objectif très particulier : constater la distribution des insectes sur un territoire.

Lorsqu'une technologie voit le jour, celle-ci est parfois détournée pour satisfaire d'autres besoins qui n'ont pas été imaginés lors de sa conception. C'est par exemple le cas du Kinect de Microsoft. De base, le périphérique permet de jouer à certains jeux de la Xbox 360 sans utiliser de manette. Mais des usages nouveaux sont aussi apparus, dans la santé, la prévention, le handicap ou l'aide à la personne.

C'est aussi le cas de Google Street View. À l'origine, il s'agit d'un service de navigation virtuelle dans les communes du monde entier. Couvrant des dizaines de pays, le dispositif s'appuie sur un système de caméras (généralement installé sur une voiture, mais il peut être placé sur un vélo ou porté par un piéton dans le cas de rues piétonnes ou d'endroits difficilement accessibles) qui photographient les alentours.

Cependant, l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) fait état d'un usage quelque peu particulier de Google Street View. Avec les prises de vue du service, des chercheurs de l'Institut  considèrent qu'il est envisageable de les mobiliser pour suivre la répartition géographique des insectes et contrôler l'expansion de certaines espèces invasives.

Les chercheurs citent tout particulièrement le cas de la chenille processionnaire du pin, qu'on retrouve notamment dans des arbres situés près des routes. Dans ce cas, l'utilisation de Google Street View est pertinente car les voitures circulent près de l'habitat de cette chenille. Même si cela ne remplace pas une mesure directe de données sur le terrain, elle a des avantages.

Dans le cas étudié, les chercheurs expliquent avoir délimité une aire d'observation d'environ 47 000 kilomètres carrés, elle-même divisée en 183 cellules d'échantillonnage de 16 par 16 kilomètres. À chaque fois, il a fallu indiquer si la présence de la chenille processionnaire du pin a été constatée (via des nids) ou non. Ce travail a été effectué à la fois sur le terrain et via Google Street View.

Le résultat est encourageant, surtout au regard des limites du service de Google (nombre de routes photographiées, clichés et angles des photos limités...) : le taux de fiabilité a atteint 90 %. Cependant, l'exercice a ses limites : Google Street View ne sera pas d'une grande utilité pour les insectes très éloignés des routes et des chemins.

L'INRA en est conscient. "Toutes les espèces ne se prêtent pas à ce type d'observation", explique l'institut. Mais il note que l'outil peut "simplifier et diminuer les coûts d’acquisition de données pour étudier la présence d’organismes invasifs et l’évolution de leur répartition géographique".

( photo : CC BY-SA Eiffel )