Oops, on a trop misé sur Apple
John Kennedy, le président de la fédération internationale de l'industrie phonographique, fait les comptes.
Avec un léger tassement du P2P et de nombreuses victoires juridiques en leur faveur, l'industrie du disque ne peut plus accuser le seul piratage. Elle a donc trouvé un nouveau bouc émissaire pour expliquer son recul : Apple. Avec iTunes, Steve Jobs a réussi à persuader l'industrie qu'il était leur superman, et elle se retrouve aujourd'hui confrontée aux desiderata d'une plateforme qui domine 80% du marché de la musique commerciale sur Internet. Si Apple refuse de changer sa politique tarifaire de 99 centimes par titre, les maisons de disques n'ont d'autres choix que de s'y plier.
"L'une des plus grosses erreurs que nous avons fait est de livrer un monopole à un détaillant", regrette ainsi Alisan Wenham, président de l'Association de la Musique Indépendante, qui représente 800 labels indépendants. Après avoir adoré l'idole iTunes, nombreuses sont les maisons de disques qui aimeraient la brûler.
Le président d'EMI trouve toutefois une autre explication, sans doute plus convaincante, aux baisses des ventes de disques : "Il y a vingt ans on ne pouvait pas parler de téléphones portables, de DVDs, de jeux-vidéo", concède Eric Nicoli... "Nous avons vu une explosion massive de choix et d'accessibilité pour les consommateurs. Donc pas de surprise, alors, que les ventes de musique aient été sous pression".