Contre les voleurs de papier toilette, Pékin installe des systèmes de reconnaissance faciale dans ses WC publics
Les autorités de la capitale chinoise prennent très au sérieux un phénomène courant observé dans les toilettes publiques : le vol de rouleaux de papier toilette, dérobé majoritairement par des personnes âgées qui l'utilisent à leur domicile.
Désormais, pour obtenir le précieux bout de papier, les citadins doivent se tenir devant le détecteur pendant 3 secondes, sans lunettes ni couvre-chef... Ils obtiennent alors 60 centimètres de papier hygiénique et doivent attendre 9 minutes de plus avant de pouvoir en récupérer une autre portion. Du moins, en théorie : les problèmes techniques rencontrés par les détecteurs forcent parfois les usagers à attendre une minute, qui peut s'avérer très longue – et problématique – en cas de besoin pressant.
Si l'initiative prête à sourire, elle inquiète aussi plusieurs citoyens, qui dénoncent un système intrusif et peu respectueux de la vie privée. Un utilisateur de Sina Weibo, l'équivalent chinois de Twitter, déplore ainsi publiquement : « Je pensais que les toilettes étaient le seul endroit au monde où j'avais droit à ma vie privée mais on m'observe jusque là ». La police de Pékin revendique fièrement une surveillance à 100 % de la ville grâce à 46 000 caméras de sécurité visionnées par 4 300 agents.
Les toilettes publiques, une affaire d'État en Chine
En Chine, les toilettes publiques constituent un véritable enjeu pour le gouvernement, qui a récemment investi l'équivalent de 217 milliards d'euros pour moderniser près de 100 000 toilettes publiques. Le but ? Booster le secteur du tourisme grâce à des WC dotés de Wi-Fi, d'écrans, de distributeurs de billets ou encore de canapés.
Son voisin japonais n'est pas en reste en matière d'innovation surprenante dans ces lieux intimes. En décembre 2016, le Japon a en effet intégré dans les toilettes de l'aéroport de Narita du papier hygiénique pour smartphones, qui incite les visiteurs à nettoyer leur appareil en leur faisant réaliser que ces écrans contiennent généralement plus de microbes que les sièges des toilettes.