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Geforce Now & chill : en 2016, le jeu vidéo en streaming est une réalité

Nous avons testé le jeu vidéo en streaming sur le service Geforce Now de Nvidia. Sceptiques au départ, nous avons fini conquis. 

Oh que j'étais sceptique. Après plus de quinze années à jouer sur des ordinateurs calibrés et configurés soigneusement pour éviter tout à la fois les ralentissements système et le lag lié à la connexion, me dire que je pourrais un jouer confortablement à des jeux en qualité maximale streamés depuis le cloud, comme on dit, m'apparaissait comme une impossibilité. En fait, j'ai eu trois réactions parfaitement irrationnelles quand on m'a parlé du service Geforce Now.

La première, c'était de me dire qu'une connexion Internet ne pourrait jamais faire passer autant d'informations qu'un jeu vidéo en excellente qualité graphique et que le tout serait au mieux moche, au pire saccadé. La deuxième, c'était un questionnement sur la latence : je m'imaginais déjà appuyer sur un bouton et voir mon personnage à l'écran réagir beaucoup trop tard. La troisième, c'était une réminiscence : j'ai déjà fait l'expérience du jeu en streaming quand l'un des premiers services du genre a pointé le bout de son nez. Et comme prévu, à l'époque, c'était particulièrement catastrophique.

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Avance rapide vers 2016. Entre temps et après cette première expérience, je n'ai plus jamais mis la main sur un jeu streamé, revenant aux bons vieux classiques : le PC, la console, ou la console rétro. La dimension du jeu dans le cloud est d'ailleurs complètement sorti de mes revues de presse : j'ai cru la technologie complètement morte et enterrée, ne pouvant coller aux exigences des joueurs.

Il n'en est rien. Aujourd'hui, le jeu vidéo streamé est vivant et bien vivant et après avoir joué plus d'une semaine sur ces titres qui sont encore plus dématérialisés que les jeux dématérialisés, je peux y voir l'un des avenirs possibles pour le marché. Le service que nous avons proposé sur ce test est celui proposé par Nvidia sur sa box de salon nommée Shield. L'engin est un tout petit boîtier qui se connecte à une télévision en HDMI et sur lequel on branche la manette vendue avec ou toute manette USB compatible avec un PC. Nous avons opté pour une manette de Xbox 360 filaire.

Même si la machine est puissante par rapport à sa taille, n'imaginez pas qu'elle puisse faire tourner des jeux comme Batman : Arkham City ou le reboot de Tomb Raider. C'est avec l'application Geforce Now que l'on accède à ces titres. Le service proposé par Nvidia est fort simple et divisé en deux offres : en souscrivant un abonnement mensuel de 9,99 €, vous pouvez jouer à une cinquantaine de jeux.

En plus des deux titres déjà cités, on y trouve pèle-mèle Alpha Protocol, Quantum Conondrum, Warhammer 40K Space Marine, Sleeping Dogs, Saints Row IV, Red Faction Guerilla, The Witcher 2, la saison 1 de Walking Dead ou encore, Ultra Street Fighter IV. La liste complète des titres jouables en ce moment est disponible à cette adresse. Les jeux tournent, certains sortent du catalogue et d'autres arrivent : Nvidia vous préviendra quoi qu'il arrive pour éviter que vous ne vous trouviez avec un jeu à moitié fait. La deuxième option, c'est un achat direct. Les titres disponibles par ce biais sont un poil plus récents : on va y trouver Mad Max, Risen 3, The Solus Project ou encore, SOMA.

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Nous avons commencé sans prendre de risque avec les 3 mois d'essai gratuits et sans engagement du service par abonnement. Nous avions alors connecté la Shield en Wi-Fi et l'expérience a été, comme dans notre souvenir, parfaitement catastrophique : notre pauvre Batman avançait de manière saccadée et des glitchs visuels apparaissaient à l'écran. Impossible de corriger des truands dans ces conditions. Nous avons alors suivi les recommandations de Nvidia et nous avons branché la Shield en Ethernet directement à une box Bouygues fibre. Instantanément, le jeu est devenu magnifique, a affiché ses 60 images par seconde sans sourciller et la réactivité était enfin au rendez-vous.

C'est à ce moment-là que je suis passé de sceptique à intéressé. J'ai passé la première soirée sur l'excellent Tomb Raider, dans lequel on découvre les premières heures de l'aventurière la plus badass de l'histoire du jeu vidéo, échouée sur une île. Sur une télé de 40 pouces, le jeu est magnifique, tournant tous détails à fond et en 1080p à 60 images par seconde. Après un petit temps d'adaptation pour prendre en main le personnage, je n'ai plus pensé une seconde au fait que je ne jouais pas sur un jeu exécuté sur la machine en local.

C'est un serveur qui m'envoie l'image et c'est avec un serveur que je communique pour envoyer les informations au jeu. Le défi technique de Nvidia aura été d'optimiser ces transferts d'information au maximum pour que tout soit transparent pour le joueur : contrairement à un Netflix ou à un Canalplay qui met en cache la suite du film que vous avez lancé, il faut ici que les calculs soient réalisés en temps réel. C'est pour cela, d'ailleurs, que vous ne pourrez pas connecter de manette Bluetooth à la Shield : Nvidia a chassé la latence partout où elle pouvait se trouver.

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La configuration fonctionne aussi parfaitement à deux joueurs et vous pouvez sans le moindre mal inviter des copines et des copains pour vous fritter sur des jeux de course ou de combat, installé sur votre canap'. De même, la collection de jeux d'aventure de Telltale prend une autre dimension quand on y joue sur une télé : l'immersion cinématographique de l'excellent Walking Dead prend tout son sens.

Alors évidemment, tout n'est pas parfait. En termes de matériel requis, cette option ne s'adresse qu'aux personnes disposant d'une connexion par fibre optique pour la configuration maximale ou « d'un très bon ADSL 2+ », dixit Nvidia, pour du streaming en qualité minimale et la possibilité de relier la Shield à un câble Ethernet. N'imaginez pas profiter pleinement de Geforce Now ou de l'un de ses concurrents avec de l'ADSL. Ensuite, ceux qui regrettaient déjà la fin de la matérialité du jeu vidéo, ayant amené par exemple la fin de l'occasion et des business pas forcément très légaux ni respectueux pour les développeurs ne pourront pas se satisfaire d'une solution où la possession d'un titre est liée à un abonnement. Et puis sans connexion à Internet, pas de jeu.

Au-delà de ces contraintes, la perspective est forcément alléchante. Les maîtres mots sont simplicité et efficacité et pour bien moins cher qu'une console ou qu'un PC de course, sans compter le prix des jeux, un joueur peut se faire plaisir. Une Shield et sa manette ne coûtent que 199 € aujourd'hui, contre au moins le double pour une console récente avec quelques jeux. Quand on voit une startup française comme Blade prendre la direction du cloud gaming avec son Shadow, on se dit que le marché n'en est qu'à ses prémisses et que le meilleur est à venir.

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