Une erreur dans le texte ?

C'est le bon endroit pour nous l'indiquer !
Attention, ce formulaire ne doit servir qu'à signaler une erreur. N'hésitez pas à utiliser la page de contact pour nous contacter ou nous faire part de vos suggestions. Merci.

Etape 1

Cliquez sur les paragraphes contenant des erreurs !

La mort annoncée de la prise jack 3,5mm, ou le grand retour des DRM dans la musique ?

Si les craintes suscitées par la disparition progressive du port jack 3,5mm sont légitimes, il est toutefois peu probable qu'il devienne un jour interdit de brancher un casque ou des hauts-parleurs analogiques.

On entend encore tout et son contraire, sur le prochain iPhone 7 d'Apple. Certains prédisent que la firme de Cupertino imitera Lenovo ou LeEco en supprimant la bonne vieille prise jack 3,5mm sur laquelle on branche nos casques depuis des décennies. D'autres démentent la rumeur et pensent que la prise cylindrique va encore rester une génération de plus. Quoiqu'il en soit, ce n'est plus qu'une question de temps. La prise jack 3,5mm va disparaître, et avec elle l'analogique va définitivement quitter le monde de l'informatique pour laisser place au 100 % numérique.

Or qui dit numérique dit encodage, et qui dit encodage dit possibilité de chiffrer et déchiffrer le contenuLa crainte, exprimée la semaine dernière par The Verge, est donc que les écouteurs ou haut-parleurs branchés par USB-C (comme le souhaite Intel) ou par le port Lightning d'Apple n'acceptent de faire sortir le son qu'à partir d'une source autorisée, ou qu'il devienne impossible de brancher un appareil qui enregistre le son, faute d'autorisation de décoder.

C'est déjà le cas avec les prises HDMI pour la vidéo et le son. Les appareils branchés entre eux par ce port doivent respecter le protocole HDCP qui s'assure que le signal est chiffré avec une clé que seul un appareil certifié connaît. Si l'appareil est compromis et qu'il permet à des pirates de copier le contenu, sa clé peut être révoquée et il devient alors impossible de l'utiliser pour lire des vidéos. Il existe ensuite une éventail de possibilités, pour simplement restreindre la qualité du rendu en fonction des sécurités apportées. Le système imposé avec l'avènement du Blu-Ray a été sans cesse contourné, mais il reste en vigueur et gêne surtout les clients honnêtes qui doivent toujours s'assurer d'avoir les derniers protocoles HDMI à jour pour lire leurs films ou utiliser leur matériel.

Jack35

Pour la musique, l'utilisation de tels protocoles de chiffrement signerait le grand retour des DRM, qui ont été abandonnés à la fin des années 2000 sur les services de téléchargement de MP3. Néanmoins, comme l'explique Fast Company, ce n'est pas parce qu'il est techniquement possible d'interdire le décodage d'un signal audio par une puce non homologuée que ça sera exigé ou même demandé par les ayants droits. Si l'industrie musicale a accepté de revenir sur les DRM en constatant que ça n'handicapait que ses propres clients, ce n'est pas pour exiger leur retour immédiat.

Le DRM ultime existe déjà : le streaming

Si le port USB-C ou Lightning remplace le jack 3,5mm, l'accessoire vedette qui sera le plus vendu sera forcément un convertisseur USB vers jack, ou Lightning vers jackLes consommateurs voudront continuer à brancher leurs casques achetés parfois à prix d'or, ou leurs paires d'enceintes. La disparition totale de l'analogique du début à la fin de la chaîne sonore n'est pas réaliste.

En revanche, il est possible qu'à l'instar de ce que permet le HDCP, le signal audio très-haute fidélité soit réservé aux sorties numériques, alors que la sortie analogique d'un convertisseur jack serait dégradée. Mais pour l'instant, aucun signe ne permet de dire que c'est une direction qui sera prise.

C'est d'autant moins probable que pour l'industrie musicale, le véritable DRM est déjà en train de se concrétiser, et qu'il fait du DRM matériel un combat d'arrière-garde. Le Saint-Graal de l'industrie, c'est la disparition progressive des supports matériels et des services de téléchargements de MP3, au profit des services de streaming qui exigent que l'auditeur s'identifie, et qu'il paye chaque mois son abonnement pour continuer à accéder à ses playlists. Il n'y a pas meilleur verrou, et les consommateurs acceptent celui-là avec joie.

Peu importe aux studios, finalement, si quelques MP3 enregistrés depuis une sortie analogique se baladent encore sur des sites de liens BitTorrent. Ce n'est pas là qu'est leur combat, et ça ne sera probablement plus jamais le cas.