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Quand l'industrie du disque ment

Nous avions un doute, nous en avons aujourd'hui la confirmation. Contrairement à ce que souhaite faire croire l'industrie du disque pour justifier ses poursuites, le nombre de fichiers musicaux partagés sur les réseaux P2P n'a pas baissé depuis les premières plaintes, et le chiffre est même en progression. Le Syndrôme Pinocchio ?

Souvenons nous. Le 7 octobre dernier les deux organisations majoritaires représentant les producteurs de disques annonçaient le résultat des premières actions judiciaires pénales, et s'en félicitaient dans une grande mise en scène à l'Olympia. L'un des reproches fait à l'industrie concernant ces plaintes était leur évidente inutilité au vu de la progression constante des réseaux P2P, et ce malgré plus de 5000 procédures lancées par la RIAA aux Etats-Unis. Dans une étude très complète, CacheLogic avait en effet démontré que seul le réseau FastTrack de Kazaa avait chuté, au profit de l'ensemble des autres réseaux du marché, et d'une montée en puissance générale du trafic lié au P2P chez les FAI.

Pour convaincre du bienfondé de leurs actions, le SNEP (Syndicat National de l'Edition Phonographique) et la SCPP (Société Civile des Producteurs de Phonogrammes) affirmaient alors que "si le nombre de fichiers musicaux mis illégalement à disposition sur les réseaux peer-to-peer est en baisse, la hausse globale des fichiers illégaux sur Internet est due à une mise à disposition plus importante de films et de jeux". Les deux groupements prétendent ainsi que les actions judiciaires lancées partout à travers le monde contre une poignée d'internautes avaient l'effet disuasif souhaité, et qu'il ne manque plus qu'à l'industrie du film et du jeux-vidéo de les suivre pour faire tomber le P2P.

Selon les données collectées par la Fédération internationale de l'industrie phonographique (IFPI) présentées le 7 octobre 2004, le téléchargement illégal de musique sur les réseaux P2P serait passé de 1,1 milliard à 800 millions de fichiers en un an. A aucun moment l'IFPI, la grande organisation internationale des majors de l'industrie du disque, n'a indiqué sa méthodologie ou ses sources pour justifier ces chiffres sur lesquels elle justifie désormais la légitimité de son combat judiciaire.

Elle ne demande qu'à être crue, forte sans doute de sa grande neutralité dans cette affaire.

Pourtant, "en septembre 2003, 66% du contenu partagé sur les réseaux P2P était de l'audio, alors qu'en septembre 2004 ce pourcentage est passé à 68%", confie Eric Garland, le président de Big Champagne, à Ratiatum. Spécialiste de l'observation des réseaux P2P, la société californienne Big Champagne audite un large éventail de clients et réseaux P2P ayant plus de 50.000 clients connectés, parmi lesquels eMule/eDonkey, Morpheus, Kazaa, Blubster/Piolet, et les principaux clients Gnutella (Limewire/Bearshare). Ses chiffres ne reflètent pas les téléchargements, mais bien les mises en partage, qui sont très précisemment les actes que poursuivent l'IFPI et ses membres.

Une augmentation de 2 points peut sembler insignifiante. Mais "le volume d'activité sur les réseaux s'est également accru d'une année à l'autre (juin à juin), ce qui indique que le volume global de contenu audio a augmenté", nous précise Garland.