La chanteuse Grimes autorise les chansons créées par IA qui utilisent sa voix
Que diriez-vous de faire une « collab » avec Grimes ?
« Je partagerai 50 % des royalties de n'importe quelle chanson générée par IA qui utilisera ma voix », a indiqué l'artiste. « C'est le même deal que je fais pour tous les artistes avec qui je collabore. Sentez-vous libre d'utiliser ma voix sans problème. Je n'ai pas de label et pas de contraintes juridiques. »
Des échantillons de voix bientôt à disposition, mais aussi des limites
Dans un autre message, l'artiste a ajouté qu'elle trouvait cool le fait d'être « fusionnée avec une machine », et qu'elle aimait l'idée de « tuer le droit d'auteur » en rendant accessible l'art. Grimes ne va d'ailleurs pas attendre que ses fans se chargent d'exploiter sa voix : la star travaillerait sur un logiciel qui devrait imiter sa voix de manière convaincante, a expliqué The Guardian. Elle devrait aussi partager des extraits de sa voix, afin que les fans puissent entraîner des IA dessus.
Sur Twitter, sous son message, des fans se sont réjouis de sa décision et ont déjà indiqué qu'ils allaient créer leurs propres chansons l'imitant. Grimes a tout de même précisé dans un autre tweet qu'elle ne demanderait la suppression que pour des « paroles vraiment vraiment toxiques », « genre des chansons sur des meurtres d'enfant ». « C'est la seule règle [...] Je ne veux pas être responsable d'un hymne nazi. »
La position de Grimes sur la question est singulière. Depuis le début de l'année 2023, l'intelligence artificielle perturbe un grand nombre de secteurs. Que ce soit le monde de l'art, de la photo, de l'écriture, et plus récemment de la musique. De ce fait, l'arrivée de cette technologie suscite plutôt un mouvement de défiance parmi les domaines les plus exposés.
C'est un sujet appelé à croître. L'industrie musicale s'est retrouvée confrontée à des chansons chantées par des IA imitant des chanteurs. Drake et The Weeknd en ont fait l'expérience, tout comme Jay-Z : leurs voix ont été utilisées par des artistes pour faire des chansons impressionnantes de réalisme.
La publication de ces morceaux soulève de nombreuses questions. Une IA a-t-elle le droit de s'entrainer sur les musiques d'un artiste afin d'apprendre à imiter sa voix ? Dans le cas d'une chanson créée avec de l'IA, l'artiste original peut-il avoir le droit à une partie des redevances ? Les plateformes doivent-elles héberger de telles créations ?
Pour l'instant, l'IA est majoritairement accueillie avec froideur par les labels et les artistes : Universal Music a fait retirer la fausse chanson de Drake de toutes les plateformes de streaming. L'entreprise a aussi déclaré dans le Financial Times qu'elle avait « une responsabilité commerciale », et qu'elle n’hésiterait pas « à prendre des mesures » pour protéger les droits de ses artistes. Quant au chanteur canadien, il a déclaré que l'utilisation de l'IA pour imiter sa voix était « la goutte de trop ».