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Le P2P est mort, vive le P2P-RSS

Pendant que beaucoup d'internautes continuent à lancer insoucieusement eMule ou Kazaa et à utiliser leurs moteurs de recherche, le Peer-to-Peer connaît en coulisse une petite révolution dopée par le format RSS (Rich Site Summary). La démocratisation de ce standard de diffusion de contenus des sites Internet apporte un second souffle au P2P et fait loucher l'industrie du disque.

Le RSS est un format de syndication de contenus basé sur les standards XML, aujourd'hui de plus en plus populaire. Nous l'utilisons par exemple sur Ratiatum pour vous permettre de suivre et d'archiver nos articles. Avec un logiciel comme RSSReader ou n'importe quel autre agrégateur de flux RSS, il est en effet possible de télécharger l'ensemble des titres et de cliquer sur ceux qui vous intéressent pour les consulter à tout moment.

Le 11 août dernier, nous faisions apparaître dans notre revue de presse un article passionnant publié par Salon.com. Dans cet article, Farhad Manjoo expliquait comment le RSS, associé à BitTorrent, était utilisé comme magnétoscope commun par beaucoup d'internautes qui souhaitaient télécharger des séries TV. Un plug-in pour le client BitTorrent Azureus, et il est possible de se faire livrer "à domicile" des liens .torrent tous frais et triés sur lesquels il suffit de double cliquer pour télécharger le fichier correspondant. Le site de Mark Sailes recense certains de ces flux RSS, et gageons que nombre de flux supplémentaires apparaîtront bientôt. A l'image des moteurs de recherche, ceux-ci ne sont pas illégaux en soi puisqu'ils ne diffusent pas le contenu lui-même, mais simplement le moyen d'y accéder.

Les MP3 blogs : la force du RSS au service de la diffusion musicale

Parallèlement à cette utilisation judicieuse de deux outils extrêmement puissants, le RSS bouleverse également le P2P à travers la montée en charge des Music Blogs (ou MP3 blogs). Nul besoin sans doute de rappeler ce qu'est un blog tant le phénomène des sites personnels journalistiques a percé les média dans les derniers mois. Les music blogs, eux, sont plus récents, et n'ont eu encore que peu d'echos dans le monde francophone. Ils ont pourtant depuis quelques mois un succès phénoménal en Amérique du Nord. 

Le site webjay.org recense ainsi un très grand nombre de playlists établies par des bloggers, et diffusées via des flux RSS. Pour l'instant, ces playlists se basent sur le protocole http, mais il est certain que cette recette fera son chemin avec des liens P2P type BitTorrent, Piolet, Magnet ou autres.

Preuve que l'industrie du disque ne s'y trompe pas, le New York Times rapportait hier l'anecdote peu banale du groupe The Secret Machines, produit par la major Warner Music. Cette dernière, vivement opposée au P2P, a contacté plusieurs "music bloggers" pour leur demander de diffuser un MP3 promotionnel sur leur site. Beaucoup ont refusé pour garder ce qui fait leur caractéristique : la liberté. Mais sur ceux qui ont accepté, Warner aurait posté des commentaires anonymes ventant les mérites du groupe. Une méthode peu appréciée par les bloggers, qui ne sont pas prêts de rediffuser des œuvres proposées par les majors.

Les maisons de disque ont beaucoup à gagner à tenter d'influencer le contenu de ces blogs. A mesure que leur utilisation se généralisera, il pourrait s'agir d'un moyen de contrôler efficacement ce que les internautes écoutent et téléchargent. Pour une fois, l'industrie ne semble pas en retard sur ce terrain, même si elle commence maladroitement son approche de ce nouveau média.