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[p2pnet] Le P2P est la solution, pas le problème

Jon Newton, l'éditeur de notre confrère anglophone P2Pnet.net avec qui nous échangeons régulièrement nos points de vue, continue de nous tenir informé de ce qui se passe du côté ouest de notre océan Atlantique. Jon nous parle aujourd'hui du leurre que constitue la domination apparente d'Apple sur le marché de la musique en ligne.

L'accord signé entre Apple et Motorola (selon lequel Apple créera un lecteur audio pour les téléphones portables de ce dernier) pourrait faire d'Apple le "Microsoft de la musique" et faire de l'iPod le "standard de fait dans la musique numérique".

C'est l'avis d'un analyste de Merill Lynch, Steven Milunovich, cité dans un article de NewFactor.

Mais loin d'indiquer une alliance étincelante qui illuminera en fin de compte les vies des amateurs de music partout dans le monde, il s'agit d'une preuve supplémentaire que le secteur industriel n'a absolument aucune idée qu'il y a deux mondes des médias numériques - le Réel et l'Irréel qui sont, respectivement, ce qui se passe vraiment et ce que les majors et les entités comme Apple voudrait qu'il se passe. 

Dans le premier monde, des millions de gens partagent de la musique, non seulement celle de l'industrie musicale corporatiste, mais également celle d'un nombre ahurissant d'artistes et de cultures différentes autour de la planète. C'est un monde que le groupe des Quatre et leurs organisations de défense comme la RIAA ou la CRIA (l'équivalent canadien) ne peuvent pas contrôler et donc qu'il tente donc désespérement de détruire. 

Son peuple - à la fois les artistes et les adorateurs de musique - serait heureux d'intéragir à des niveaux financiers et créatifs avec l'industrie musicale.

Dans le deuxième monde, mensonge, déception, calomnie, diffamation, triche, et vol gouvernent. Ici, les habitants, un petit cartel d'ayant droits vénaux, veulent seulement posséder et cherchent à gagner un contrôle total sur l'industrie commerciale émergente du P2P, et sur la façon dont les gens manipulent la musique et d'autres média numériques en ligne. Ils maintiennent leur empoigne défectueuse sur les ventes de musique avec l'aide et la coopération des principaux organes de presse, des administrations gouvernementales et des hommes politiques partout dans le monde, avec l'Amérique en figure de proue.

La présence d'Apple dans le monde Réel de la musique numérique ne compte même pas, et ce malgré l'aide des maisons de disques et de leur énorme pouvoir financier et de leur influence politique. Là, le mois dernier une moyenne de 8.324.299 personnes étaient connectés simultanément sur les réseaux P2P, avec un milliard de fichiers (selon une estimation conservatrice) échangés entre les ordinateurs autour du monde. Et là, l'iPod d'Apple est juste un lecteur MP3 comme les autres.

Dans le monde Irréel, le groupe des Quatre maisons de disques utilise des applications comme Napster II pour tenter de faire passer quelques 700.000 exemples de produits fabriqués en masse comme ils découperaient des cookies, à travers des sites musicaux supportés et fournis par eux-mêmes. iTunes n'est que l'un d'entre eux. 

Pour revenir à notre article de NewsFactor, il cite l'analyste Michael Goodman du groupe Yankee, qui dit que "appeler Apple 'le Microsoft de la musique" est comme placée la charrue avant les boeufs. Il est prématuré de faire à Apple ces louanges avant même que les armes lourdes soient entrées dans le marché de la musique numérique".

L'affaire Betamax remise en question

Armes Lourdes ou Pétards Mouillés ?
En fait, les Armes Lourdes sont entrées dans le marché il y a des années. Elles ont réussi à descendre Napster et Audiogalaxy et livrent actuellement une bataille digne de David et Goliath où Morpheus (StreamCast Networks) et Grokster Ltd tiennent en joug pas moins de 28 gros studios hollywoodiens et maisons de disques avec la question : Est-ce qu'une entreprise commerciale (ou autre) peut être tenue responsable de ce que les gens font avec leur logiciel ?

L'année dernière le juge de tribunal départemental Stephen Wilson a jugé que les programmes de P2P Grokster et Morpheus ne pouvaient pas contrôler la façon dont les gens utilisaient leurs applications et donc ne pouvaient pas être tenus responsable du piratage réalisé par des utilisateurs tiers. Wilson avait cité l'affaire Sony Betamax de 1984 dans laquelle Hollywood a tenté de bannir les magnétoscopes. Toutefois, la Cour Suprême a jugé que l'utilisation d'une nouvelle technologie pour violer le droit d'auteur ne justifiait pas une telle mesure.

"Grokster et Streamcast ne sont pas clairement différentes des entreprises qui vendent des enregistreurs vidéo personnels ou des photocopieurs, lesquels peuvent tous deux être utilisés pour violer le droit d'auteur", a t-il décidé.

Comme prévu, assistée avec talent par le sénateur à jamais dévoué à la cause d'Hollywood, Orrin Hatch, l'industrie du divertissement tente en ce moment de faire de l'INDUCE Act une loi. Marybeth Peters, du Copyright Office, veut que la cause Betamax (par laquelle les studios de cinéma ont essayé de tenir les magnétoscopes à l'écart du marché) soit ré-ouverte. 

Les Armes Lourdes de l'industrie du divertissement ont répandu beaucoup de sang, principalement le leur. Et à en juger par l'attitude "allez vous faire voir" des majors envers les gens qui ont été leurs clients jadis, les choses ne s'arrangeront pas dans le futur immédiat. 

Pourtant, en fin de compte, le partage de fichiers P2P fait bien plus partie de la scène de la musique numérique sur le Net que ne le sont les maisons de disques du groupe des Quatre et leurs sites de musique en toc. Le secteur du corporatif du divertissement sera bien obligé finalement de concéder que le P2P est la solution, pas le problème.

Mais avant que ça ne se produise, comme dans toute grande guerre, des miliers de victimes innocentes seront prises dans les échanges de feu.