Né d’un accord historique entre Apple, Amazon, Google, Samsung, Philips, IKEA, Somfy, Legrand, Schneider, Eve et d’autres constructeurs, « Matter » est un des projets technologiques les plus ambitieux de la décennie. Son objectif est de faciliter l’installation et l’utilisation d’objets domotiques, pour que les utilisateurs n’aient plus jamais à se demander comment contrôler un objet connecté.

Mise à jour 24 octobre 2023 : Nous avons mis à jour cet article après l’annonce du protocole Matter 1.2 par le CSA. Neuf nouvelles catégories de produits sont désormais compatibles avec Matter, dont les aspirateurs robots et les lave-vaisselles.

Article mis à jour, version originale sortie le 4 novembre 2022 :

Y a-t-il déjà eu un projet comme Matter ? S’il arrive régulièrement que des constructeurs de renom se réunissent pour concevoir un standard (USB, Wi-Fi, recharge sans-fil…), il est presque contre-nature de voir des multinationales rivales annoncer ensemble une technologie pour le bien commun, en particulier quand cette technologie les oblige à mettre fin à leurs propres stratégies. Matter est le fruit d’un partenariat historique, annoncé fin 2019. Ce projet a vu les géants de la tech et les spécialistes de la maison connectée mettre leurs différends de côté pour concevoir un standard dans l’intérêt des utilisateurs.

Aujourd’hui, la maison connectée est fragmentée. Certains appareils ne fonctionnent pas à distance, d’autres nécessitent l’installation d’une application spéciale, la plupart ne peuvent communiquer entre eux et la compatibilité entre les différents écosystèmes n’est pas garantie (certains marchent avec Google et Amazon, mais pas Apple)… S’y retrouver, même quand on s’y connaît bien, n’est vraiment pas facile.

Dans le futur, il suffira probablement d’allumer un nouvel objet pour le faire fonctionner avec tous les écosystèmes disponibles sur le marché, à la maison et à distance. Dans un monde où Matter tient ses promesses, l’ajout d’un objet pourrait devenir automatique et se synchroniser à tous les appareils de la maison, qu’il s’agisse d’un iPhone, d’un appareil Android, d’une enceinte Amazon ou d’un téléviseur TCL.

D’où vient l’idée de Matter ?

En 2019, les géants de la tech ont fini par reconnaître qu’elles étaient en train de tuer le marché de la domotique, qui a pourtant un grand potentiel lucratif.

  • En voulant créer son propre écosystème fermé et sécurisé, qui ne fonctionne qu’avec des commandes locales, Apple a fait peur aux constructeurs qui sont peu à proposer des produits compatibles avec son système HomeKit.
  • En voulant avoir le plus d’objets possibles, Amazon et Google ont laissé la qualité de côté, tout en dégradant la sécurité des objets, puisque la plupart des requêtes passent par Internet.
  • Faute de moyens, de nombreux constructeurs ont aussi décidé de limiter le nombre de fonctionnalités de leurs appareils, puisqu’il y avait trop de « langages informatiques » à respecter.

Avec Matter (qui s’appelait CHIP au début), tout le monde a quelque chose à gagner. Les géants de la tech s’assurent une compatibilité avec tous les objets, les constructeurs n’ont plus qu’à développer pour une seule technologie et les consommateurs n’auront plus à se soucier de ce qu’ils achètent. Matter part de là. Cette simplification remet à zéro le monde de la domotique et permettra, au moins à moyen terme, à tout le monde de gagner beaucoup d’argent.

Tobin Richardson, le CEO de l’alliance CSA, lors du lancement de Matter le 3 novembre. // Source : Numerama
Tobin Richardson, le CEO de l’alliance CSA, lors du lancement de Matter le 3 novembre. // Source : Numerama

Qui sont les membres de l’alliance Matter ?

Pour réunir tout ce beau monde, il a fallu une alliance. C’est le CSA (Connectity Standards Alliance), autrefois connu sous le nom de Zigbee Alliance, qui a organisé les réunions entre les constructeurs. Les membres fondateurs sont nombreux, mais les plus connus sont Apple, Amazon, Google, Samsung, Philips, IKEA, Somfy, Legrand, Schneider, Eve, Silicon Labs, ARM et Texas Instruments. À noter qu’Apple et Google ont rejoint l’alliance spécialement pour l’occasion.

Les membres de la CSA, qui a créé Matter. D’autres entreprises soutiennent Matter. // Source : Numerama
Les membres de la CSA, qui a créé Matter. D’autres entreprises soutiennent Matter. // Source : Numerama

Qu’est-ce que Matter va changer ?

Quasiment tout. Matter est résumé par ses créateurs par la phrase suivante : « Ça fonctionne directement quand vous arrivez à la maison ». Toutes les étapes sont simplifiées par Matter :

  • Jumelage : Aujourd’hui, il y a différentes manières d’ajouter un objet. On peut scanner un code, appuyer sur des boutons, utiliser une application sur smartphone, se connecter à un faux réseau Wi-Fi, effectuer une recherche Bluetooth, se connecter avec un identifiant et un mot de passe… Chaque appareil a sa propre technique. Avec Matter, il suffit d’allumer l’appareil et de rentrer/scanner un code présent sur une étiquette.
  • Applications : Un produit Matter peut fonctionner dans toutes les applications. Google Home, Amazon Alexa, Samsung SmartThings, Apple Home, Eve Home… Toutes ses applications peuvent accepter un nouvel appareil Matter. Dans l’application d’Apple, on peut aussi ajouter un appareil à celle de Google. Il est aussi possible d’installer l’application du constructeur pour disposer de fonctions avancées, Matter permet l’utilisation de plusieurs logiciels en même temps.
  • Automatisations : Appuyer sur un interrupteur Philips Hue pour ouvrir un volet Somfy et éteindre une prise Eve, ce sera possible avec Matter. La technologie permet de créer des automatisations entre des produits de marques différentes. Ces dernières sont synchronisées entre les différentes apps.
  • Contrôle à distance : Matter fonctionne localement. Les objets ne reçoivent pas d’instructions par Internet, mais directement depuis le réseau local. Quand vous êtes en dehors de chez vous, une commande est envoyée par Internet à un routeur Matter (une box Internet, un Google Home, un HomePod, une Apple TV…) qui transmet la commande localement à un objet. Le réseau est fermé, ce qui le protège.
  • Les ponts : Aujourd’hui, de nombreux accessoires nécessitent l’installation d’un hub domotique. Les propriétaires d’une maison connectée ont généralement plusieurs ponts branchés en Ethernet à leur box, ce qui n’est franchement pas pratique. Avec Matter, tout ça peut techniquement disparaître. Chaque appareil peut utiliser la technologie Thread pour communiquer directement avec un routeur et une enceinte, sans pont.
Eve est un des grands gagnants de Matter. Ses produits ne fonctionnaient qu’avec Apple Home avant, ils marcheront bientôt avec tous les systèmes. // Source : Numerama
Eve est un des grands gagnants de Matter. Ses produits ne fonctionnaient qu’avec Apple Home avant, ils marchent maintenant avec tous les systèmes. // Source : Numerama

Comment ajouter un objet dans Matter ?

Quand Matter fonctionne bien, ajouter un objet est un jeu d’enfant. Il suffit d’allumer l’appareil (en le branchant ou en appuyant sur un bouton) et un petit pop-up apparait apparaître sur l’écran de votre smartphone, pour vous proposer de le configurer. Il faut ensuite scanner le code au dos de l’appareil ou sur la boîte pour prouver que vous êtes son vrai propriétaire. (Les utilisateurs d’Apple HomeKit reconnaîtront sans doute ce processus de jumelage, puisqu’il semblerait qu’Apple ait grandement participé sur cet aspect).

Malheureusement, ce n’est pas toujours aussi simple. Nos premiers tests de Matter ont révélé quelques bugs de jumelage, à cause d’une histoire de hub de connexion.

L’ajout d’un objet Matter sur Android, avec Google Home. // Source : Google
L’ajout d’un objet Matter sur Android, avec Google Home. // Source : Google

Les ponts de connexion vont-ils disparaître ?

Techniquement, Matter permet de se passer complètement des ponts de connexion. Il faut juste posséder une enceinte ou un routeur compatible à la maison, ce qui devrait être le cas de tous les foyers, d’ici une dizaine d’années (il est peu probable que les prochaines Freebox ou Livebox n’intègrent pas la technologie).

Il y a deux manières de « faire » du Matter :

  • Matter over Wi-Fi : L’objet connecté est directement connecté à votre box Internet, ce qui lui permet de recevoir l’instruction directement. Seul bémol : il lui faut une puce Wi-Fi et assez d’énergie pour se connecter. Un objet à piles ne pourra pas se connecter au Wi-Fi, faute de puissance.
  • Matter over Thread : Thread est une technologie de maillage qui permet aux appareils de communiquer entre eux. Pour les petits appareils, il s’agit du meilleur moyen de rejoindre le réseau Matter. Votre routeur Thread envoie l’instruction à l’objet et récupère sa réponse, puis la diffuse sur le réseau Wi-Fi. Thread permet de tout connecter sans consommer d’énergie et devrait, à terme, devenir indispensable. Il est probable que les futurs smartphones et ordinateurs intègrent directement une puce Thread, pour que le contrôle d’un appareil se fasse encore plus directement. L’iPhone 15 Pro est d’ailleurs le premier smartphone à embarquer une puce Thread.

L’utilisation de Thread va-t-elle éliminer les ponts de connexion ? Sur le long terme, c’est très probable. Mais dans un premier temps, de nombreux constructeurs se contentent de mettre à jour leurs ponts de connexion vers Matter, pour assurer la compatibilité des objets utilisant une technologie différente (Bluetooth, Zigbee). Dans le futur, quand tout sera nativement Wi-Fi ou Thread, alors les ponts seront inutiles. Mais les anciens objets auront encore besoin d’un pont.

Chez Philips Hue, le pont (entouré ici) reste obligatoire. C’est lui qui passe à Matter, pas les ampoules. En tout cas pour l’instant.  // Source : Numerama
Chez Philips Hue, le pont (entouré ici) reste obligatoire. C’est lui qui passe à Matter, pas les ampoules. En tout cas pour l’instant. // Source : Numerama

Quelle est la différence entre Matter et Thread ?

Matter est un standard (un langage qui permet aux applications de parler avec les objets). Thread est un protocole réseau. On peut parfaitement faire du Matter sans Thread, avec une ampoule directement connectée au Wi-Fi par exemple. Mais dans la tête des créateurs de Matter, Thread est clairement le futur de la domotique, puisqu’il permet de créer un immense réseau maillé sans consommer beaucoup d’énergie.

Peut-on éteindre une ampoule avec Apple et la rallumer avec Amazon ?

La plus grande force de Matter est ce que ses concepteurs qualifient de « multi-admin ». Puisque le réseau Matter/Thread est détectable par tous les appareils compatibles, alors toutes les applications Matter peuvent voir vos objets, si elles se trouvent sur le même réseau local. Une ampoule apparaît donc dans les applications d’Apple, Google, Amazon et Samsung sans problème. Elle synchronise aussi son état en temps réel, puisque le réseau Matter se met à jour constamment. Il est parfaitement possible de demander à Google d’allumer un objet puis de l’éteindre depuis son téléviseur Samsung.

Pour garantir la sécurité de votre maison, Matter crée plusieurs clés d‘authentification. L’accès à une ampoule par Apple n’est pas le même que celui de Google, puisque chaque écosystème a sa propre clé de chiffrement. Toutefois, les objets créés sont synchronisés. Dans chaque application, on peut aussi activer un mode de jumelage pour créer un nouveau code et l’importer dans une nouvelle application.

L’ajout d’un objet Matter passe par un code. Toutes les applications permettent d’en générer un nouveau si besoin. // Source : Numerama
L’ajout d’un objet Matter passe par un code. Toutes les applications (ici Apple Home) permettent d’en générer un nouveau si besoin. // Source : Numerama

Pour certaines marques, Matter va tout changer. Eve, qui a fait le choix de n’utiliser que la technologie d’Apple depuis sa création, a rendu ses produits compatibles avec Google et Amazon grâce au standard. De quoi lui ouvrir un immense marché, alors qu’il était autrefois enfermé dans l’écosystème d’Apple.

Quelles sont les catégories d’appareils compatibles avec Matter ?

Au lancement, Matter était limité à l’éclairage, au contrôle de la température (clim, chauffage, thermostat), aux enceintes intelligentes, aux téléviseurs, aux box TV, aux volets roulants, aux capteurs de sécurité (détecteur de porte, détection de mouvement) et aux serrures connectées.

Avec la mise à jour Matter 1.2, officialisée en octobre 2023, Matter supporte neuf nouvelles catégories de produits. Il peut désormais faire fonctionner des aspirateurs robots, des purificateurs d’air, des capteurs de qualité d’air, des ventilateurs, des détecteurs de fumée, des lave-linges, des lave-vaisselles, des réfrigérateurs et des climatiseurs. C’est désormais à Apple, Google et Amazon de supporter cette nouvelle version.

La liste des produits qui seront prochainement ajoutés à Matter. // Source : Numerama
La liste des produits qui seront prochainement ajoutés à Matter. // Source : Numerama

Matter a le droit à une mise à jour tous les six mois. Après Matter 1.0, le CSA a lancé Matter 1.1 et Matter 1.2 à six mois d’intervalles, à chaque fois. L’alliance CSA espère terminer la transition d’ici 3 à 6 ans, mais indique que la grande majorité des objets sera compatible dans 2 ans.

En octobre 2023, les grands absents du protocole Matter sont les caméras de surveillance, les sonnettes connectées, les alarmes, les routeurs Wi-Fi ou les portes de garage.

Les anciens objets connectés vont-ils passer à Matter ?

Il n’y aucune obligation, chaque constructeur fait ce qu’il veut. À Amsterdam le 3 novembre 2022 pour le lancement de Matter, Numerama a constaté qu’il y avait des approches très différentes en fonction des marques :

  • Mise à jour des objets : Certains constructeurs qui commercialisent des objets Wi-Fi et Thread vont mettre à jour leurs produits directement. C’est le cas de Wiz et Eve, qui ont rendu en 2023 leurs objets compatibles avec Matter par mise à jour. Il n’y avait rien à faire.
  • Mise à jour du pont : Chez Philips Hue, Schneider, SwitchBot et Aqara (Xiaomi), le passage à Matter se fait par une mise à jour du pont. Les objets ne communiquent pas par Matter avec le pont, mais le pont assurera la conversion. Tous les objets jumelés à ces ponts apparaîtront donc comme compatibles Matter.
  • Changement de pont : Des marques ne disposent pas d’un pont compatible Matter, puisqu’ils utilisent des technologies incompatibles. Somfy explique par exemple que son pont TaHoma ne passera pas à Matter. En revanche, il commercialisera plus tard une version Matter pour ses utilisateurs qui veulent mettre à jour leurs appareils (mais l’intérêt est limité, puisque Somfy supporte déjà Apple, Google et Amazon).

Dans certains cas, il n’y aura pas de mise à jour. Incompatibilité technique (Thread pas disponible, pas assez de puissance…), produits trop vieux, manque d’intérêt (Legrand/Netatmo supporte déjà Apple, Amazon et Google, donc il préfère se concentrer sur ses futurs produits)… Les raisons sont multiples. Quoi qu’il en soit, de nombreuses marques affirment que leurs produits seront nativement Matter, mais elles prennent leur temps.

Le premier produit Matter de Netatmo est un détecteur d’ouverture de porte. Les anciens produits, déjà compatibles avec Apple/Amazon/Google, ne passeront pas à Matter. // Source : Numerama
Le premier produit Matter de Netatmo est un détecteur d’ouverture de porte. Les anciens produits, déjà compatibles avec Apple, Amazon et Google, ne passeront pas à Matter. // Source : Numerama

Faut-il jeter ses anciens produits incompatibles Matter ?

Évidemment que non ! D’autant plus qu’ils pourront interagir avec des produits Matter grâce aux applications des constructeurs. Dans Apple Home, on pourra par exemple créer une automatisation entre un interrupteur Matter et une ampoule non-Matter, mais compatible avec l’architecture d’Apple. À terme, la norme sera clairement Matter. Mais les anciens produits resteront supportés.

Matter fonctionne-t-il sans Internet ?

C’est une des forces de Matter : il s’agit d’un protocole déconnecté d’Internet. Aucun objet n’est vraiment relié au réseau, ils sont tous reliés à votre box via le réseau local ou via un routeur Thread. À distance, c’est votre routeur qui se connecte à Internet pour recevoir un ordre et le diffuser aux objets, localement. En cas de panne d’Internet, tout fonctionne à la maison avec les interrupteurs au mur ou depuis le smartphone (à condition d’avoir de l’électricité).

Y aura-t-il beaucoup d’objets Matter ?

Avant Matter, les constructeurs devaient développer pour chaque écosystème, ce qui pouvait les démotiver. Demain, développer juste pour Matter suffira. Autrement dit, le nombre d’objets dédiés à la maison connectée se prépare à exploser.

Quelles sont les limites de Matter ?

Même si Matter part d’une bonne initiative, tout n’est pas parfait. Le fait de le lancer sans certains objets importants, comme les caméras, réduit fortement son intérêt initial, surtout si vous comptiez en acheter une dans les prochaines semaines…

Ensuite, l’obligation de posséder un routeur (Google Home, Apple HomePod, Amazon Echo, Apple TV…) pour contrôler les objets à distance est regrettable, même si ce problème n’existera plus le jour où la technologie Thread sera intégrée partout. Au début, cela risque de continuer de réserver la maison connectée aux amateurs de nouvelles technologies.

Enfin, Matter a pour défaut d’être un protocole trop simple. Plusieurs marques déplorent l’absence de fonctions complexes, ce qui va les inciter à continuer à développer leurs propres applications. Matter permettra-t-il un jour de n’utiliser qu’une seule application pour tout ? Oui pour les fonctions basiques, mais probablement pas pour des intégrations plus poussées.

Aujourd’hui, les ampoules Wiz passent par Internet et ne supportent pas Apple Home. Avec Matter, elles supporteront tous les écosystèmes sans que l’on ait besoin de se connecter. Mais certains ampoules ne sont pas compatibles. // Source : Numerama
Aujourd’hui, les ampoules Wiz passent par Internet et ne supportent pas Apple Home. Avec Matter fin décembre, elles supporteront tous les écosystèmes sans que l’on ait besoin de se connecter. Mais certains ampoules ne sont pas compatibles. // Source : Numerama

Matter va-t-il réussir son pari, ou se planter ?

Le pari de Matter est inédit, c’est donc difficile à dire. On voit mal comment une telle initiative pourrait se transformer en échec, au vu des soutiens colossaux du projet. Si Matter devient la norme, il sera dans tous les objets, sans concurrence. Son succès est donc garanti, au moins économiquement.

Il existe cependant un risque, si Matter ne simplifie pas la maison connectée comme ses créateurs le promettent. Au début, ce sera forcément laborieux, puisqu’il faut faire coexister les anciens écosystèmes avec le nouveau. Demain, tout dépendra du respect des accords. Par exemple, on se demande si Apple partagera ses produits avec les autres, ou s’il se contentera de supporter les objets de ses concurrents. Au niveau des ponts aussi, les marques devront faire des efforts. Si Philips Hue refuse de tuer son pont pour continuer à en vendre, alors la simplification ne sera pas parfaite et la domotique restera réservée à une « élite ». Normalement, tout le monde a promis de jouer le jeu, mais le succès de Matter dépendra des produits qui seront lancés.


Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !