Les DVDscreeners nuiront-ils à l'art ?
Jack Valenti a sans doute pris une des décisions les plus contestées de sa carrière en interdisant aux studios d'envoyer des screeners, notamment vers la très importante cérémonie des Oscars.
Les Oscars sont l'une des meilleures chances pour ces films intimistes de sortir de l'ombre pour se révéler au public et gagner suffisamment d'entrées pour se rentabiliser et financer de nouvelles productions. Les rares studios entièrement indépendants n'ont rien à craindre de cette décision puisqu'ils ne sont pas liés aux avis de la MPAA, qui réunit les majors de l'industrie cinématographique. Mais bien plus nombreux sont les studios dits "indépendants" qui sont en fait de petites filiales des majors. Ceux-là doivent respecter la décision de Valenti, et n'ont donc presque plus aucune chance de gagner quoi que ce soit aux Oscars, dont la portée est pourtant internationale. Les productions "indépendantes" risquent donc de souffrir en premier lieu de la disparition des screeners.
Dès lors se pose la question très délicate des rapports entre l'art et le piratage. Certains prétendent que le piratage renforce l'art puisqu'il permet de le diffuser beaucoup largement. D'autres au contraire que le piratage annihile l'art puisqu'il empêche les artistes d'être rémunérés de leurs œuvres. La vérité se situe sans doute entre les deux propositions, mais la MPAA a elle choisit son camp, malgré les 152 signatures de renom qui lui ont été soumises : "la politique sur les screeners reste telle qu'elle a été initialement annoncée".