Une erreur dans le texte ?

C'est le bon endroit pour nous l'indiquer !
Attention, ce formulaire ne doit servir qu'à signaler une erreur. N'hésitez pas à utiliser la page de contact pour nous contacter ou nous faire part de vos suggestions. Merci.

Etape 1

Cliquez sur les paragraphes contenant des erreurs !

La Russie, pôle majeur des cryptos, les interdit pour payer

Une nouvelle loi russe renforce encore l'interdiction de faire des paiements en crypto-monnaies. Le pays a une position ambivalente sur les actifs numériques.

L'utilisation des cryptos était déjà très limitée en Russie — mais cela n'était pas encore assez. Vladimir Poutine a signé le jeudi 14 juillet 2022 une nouvelle loi, qui encadre encore plus l'utilisation des actifs numériques dans le pays et interdit les paiements en crypto-monnaies. 

Il existait déjà depuis janvier 2021 une réglementation interdisant les paiements, mais comme le rapporte Blockwork le 15 juillet, des députés russes auraient estimé qu'elle n'était « pas suffisante », étant donné qu'elle prohibait seulement les « jetons de paiement ».

La nouvelle loi, qui va apporter plus de précisions et plus fermement encadrer les échanges cryptos, doit entrer en action le 25 juillet, selon Siècle Digital.

En Russie, impossible de se servir de crypto-monnaies pour payer. // Source : Canva

Les cryptos ne sont pas interdites, seulement les paiements

Blockwork indique que les « NFT, les security tokens et les utility tokens » sont désormais interdits comme moyens de paiement par la nouvelle loi. Ces tokens sont des formes particulières de transactions sur une blockchain, qui servent à réaliser des investissements dans des entreprises. Comme ils n'étaient pas expressément cités dans la précédente loi, ils auraient pu être utilisés afin de contourner l'interdiction. Cela sera désormais impossible.

Les crypto-monnaies, de même que les NFT, ne sont pas complètement interdites en Russie, contrairement à ce qu'il s'est passé en ChineIl est donc toujours possible d'acheter du bitcoin ou de l'Ethereum — même s'il faut pour cela faire les transactions en rouble — et d'investir dans des blockchains.

Seuls les roubles sont acceptés pour les paiements. // Source : Canva

Cette décision est pour le moins surprenante : depuis le début de la guerre en Ukraine, la Russie semblait vouloir faire des crypto-monnaies un outil pour éviter les sanctions économiques imposées par les États-Unis et les pays européens. La banque centrale avait envisagé, en mai, d'autoriser les paiements à l'international en crypto-monnaies, afin d'aider le commerce extérieur. En octobre 2021, Vladimir Poutine lui-même avait déclaré que les crypto-monnaies avaient « de l'intérêt », et qu'elles pourraient à terme être utilisées comme moyen de paiement.

La Russie a une position ambivalente sur les crypto-monnaies

Ce retournement de situation est d'autant plus étonnant que la Russie est un pôle majeur des cryptos. Le pays accueille un grand nombre de mineurs de bitcoins, ce qui fait de lui le 5e pôle mondial en termes de hashrate (puissance de calcul), selon les données de l'université de Cambridge. C'est surtout l'un des pays où les crypto-actifs sont le plus utilisés par la population : selon une étude de Chainalysis, citée par le Financial Times, la Russie est dans le top 20 mondial, et le 3e pays qui envoie le plus d'argent à l'étranger par crypto-monnaies.

La Russie souffle donc le chaud et le froid sur tout le secteur. Cela est en grande partie dû au désaccord entre Elvira Nabiullina, la présidente de la banque centrale russe, fermement opposée aux cryptos, et Anton Silouanov, le ministre des Finances, qui est en faveur de ces dernières. Les deux figures d'autorité financières du pays ont des visions très différentes : en février, la banque centrale voulait interdire complètement les actifs numériques, dont leur minage, tandis que Mr Silouanov avait déposé une proposition de loi pour légaliser et encadrer leur utilisation.

Depuis, la proposition de loi semble être au point mort, et la signature de la nouvelle loi laisse penser que la présidente de la banque centrale a, pour le moment, obtenu gain de cause.