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Musique et Internet ? Le débat n'eut pas lieu

Le 10 septembre dernier a eu lieu à la Fnac Digital de Paris la 7e Rencontre-débat du Forum des droits sur l'Internet, dont le sujet était "Internet : menace ou opportunité pour l'industrie musicale ?". Il y avait beaucoup de questions, les DRM, les formats, les libertés, l'exception culturelle française... Nous avons pu nous rendre à ce débat, mais sommes contraints de vous proposer une vision un peu différente que ce que vous avez pu lire ici et là.

Dans une FNAC flambant neuve, des invités triés sur le volet, des gardes du corps, beaucoup de journalistes, et les cinq "animateurs" posés sur leur siège modèle Stark. L'estrade est trop petite, tout comme la salle où nous sommes assis attendant fébrilement que le débat commence.

Il y a là :

Bref, que du beau monde, ce qui nous promettait un débat des plus riches et intéressants. Dans la salle, pêle-mêle, des représentants de l'AFUL, de Que Choisir, le concepteur de Spip... là aussi des personnalités importantes. Autour de nous les derniers bijoux high-tech, les caméras sont en place, les débats peuvent commencer... avec un traditionnel quart d'heure de retard.

Le débat

CharlElie prends le premier la parole. Les questions s'enchaînent, des questions, des réponses. Mais point de débat. Rien. Rien que des faux-fuyants polis, des non-dits, de la langue de bois. Voilà qui commençait mal.

Pascal Nègre, parmi les meilleurs débateurs, restera fidèle à sa ligne de conduite : "Il faut légiférer pour interdire le P2P, afin que les plateformes de vente de musique en ligne comme iTune puissent prospérer. Comment lutter contre un système qui propose tout et pour zéro euro ?". Jean-Michel Soulier, dans une belle formule, déclamera pendant deux heures : "Nous perdons de l'argent avec les utilisateurs du P2P... La RIAA en France ? Oui bien sûr !"

CharlElie lui restera longuement sur son oiseau sans ailes, nous racontant que les artistes ont peur, peur de leur avenir, peur que la musique ne devienne de "l'hamburger music". Aussitôt téléchargée, aussitôt consommée, aussitôt oubliée. Pour le coup, la réflexion est intéressante, même si l'on peut lui opposer a contrario l'enrichissement culturel qui naît de la liberté du téléchargement.

Puis vient le tour de Christophe Espern qui, dans un geste théâtral, sort de sa poche un iPod gris métal et demande lentement "et quid de la liberté du droit de copie ? Quid de ma liberté du choix de support ? Pourquoi devrions-nous être obligé d'utiliser le format WMA et ses DRM douteuses ? Pourquoi ne puis-je pas écouter mon CD légalement acheté sur mon lecteur de CD de voiture. Pourquoi ne puis-je pas lire mon DVD sur mon ordinateur ?". Un frisson dans la salle. Depuis une heure et demie, les premières vraies bonnes questions sont posées, le fond du débat est là, à portée de cerveau. Enfin nous allons parler des vrais problèmes, du futur, de libertés et de citoyenneté.

Le Ministre prends alors la parole : "Le gouvernement travaille en ce moment à résoudre toutes ces questions. Et proposera des solutions, comme baisser la T.V.A à 5,5% sur le CD.". En quelques mots le débat retombe comme un mauvais soufflé. La partie politique et culturelle ne sera pas abordée. Et pour cause, les utilisateurs de P2P de 13-17 ans d'aujourd'hui sont les électeurs de demains. Quel politique osera tuer le P2P ? Pas l'actuel Ministre en tout cas.

20H passées... on commence quand ?

La dernière réponse tombe en même temps que l'espoir de voir un vrai débat sur le P2P ou la musique sur le net. Les banalités en ont chassé d'autres, les positions sont encore plus claires, et personnes n'en bougera. Le débat est clos. Merci d'être venu.

Les différents invités et journalistes prennent le dossier de presse en baillant. Près de nous, on peut entendre un homme dire que "au moins les choses sont claires, on sait où on est. Reste à savoir où on va, et cela je crois que personne ne le sait vraiment. A trop attendre, on perd sa chance"Tout est dit. 

Ce forum aura quand même eu au moins un mérite : mettre à plat toute la problématique technique et connaître les positions des différents acteurs du Web. Si c'était l'objectif, mieux vallu appeler cela un audit plutôt qu'une rencontre-débat. En attendant le Peer-to-Peer continue de fonctionner à pleine bande passante, et personne ne sait jusqu'où il ira.

Vous pouvez continuer (commencer ?) ce débat sur notre forum :

Internet : menace ou opportunité pour l'industrie, Le débat