Le télescope IXPE est quasi prêt à observer les phénomènes extrêmes de l'Univers
Tout se met en place pour les débuts du télescope spatial IXPE (pour Imaging X-ray Polarimetry Explorer).
Le télescope IXPE a sorti sa perche : pour quoi faire ?
Une étape a été franchie le 15 décembre, avec la sortie de la perche, au bout de laquelle se trouvent les trois télescopes qui vont avoir pour tâche de capter les rayons X provenant de phénomènes extraordinaires, comme les trous noirs, les étoiles à neutrons, les pulsars, mais aussi les magnétars, les rémanents de supernova ainsi que certaines galaxies.
« Pour focaliser les rayons X, les miroirs de l'IXPE doivent se trouver à environ 4 mètres des détecteurs », souligne l'agence spatiale américaine. C'est pour cela qu'il a été décidé de concevoir l'observatoire comme un appareil dont la structure doit se déployer. Il était en effet trop compliqué, pour ne pas dire impossible, d'insérer le télescope complètement déployé dans une fusée.
Si d'un côté du mât spatial se trouvent donc les trois télescopes, qui ont le même profil, les détecteurs, eux, se situent de l'autre côté de l'IXPE, avec les panneaux solaires. Il n'y a par contre aucun système de propulsion pour IXPE, qui est placé en orbite terrestre basse, aux alentours des 600 kilomètres d'altitude. L'engin dispose néanmoins d'un bouclier à rayons X à l'avant.
Ce sur quoi l'observatoire va se focaliser, c'est la polarisation du rayonnement X, c'est-à-dire l'orientation de la vibration des ondes électromagnétiques. À travers cette caractéristique, les astronomes espèrent en apprendre avantage sur certains champs magnétiques très puissants dans l'Univers, notamment dans les parages des trous noirs, des pulsars et des autres objets d'intérêt.
En effet, ces champs magnétiques, compte tenu de leur intensité extrême, ont la particularité de pouvoir orienter ces rayons X. En étudiant cette orientation -- une discipline appelée polarimétrie --, c'est le fonctionnement des objets générant ces champs qui pourrait être mieux compris. Et comme l'atmosphère joue le rôle d'un bouclier, il fallait nécessairement aller dans l'espace pour cela.
Il faudra toutefois encore attendre quelques semaines avant que l'IXPE se mette vraiment à la tâche. Les premières observations sont attendues pour janvier 2022.