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Il y a 100 millions d'années, l'Antarctique a (littéralement) pris feu

Au Crétacé, le climat de la Terre était beaucoup plus chaud et l'Antarctique n'était pas glacé : il y avait de verdoyantes forêts. Qui ont donc pris feu. Une nouvelle étude montre que ces incendies étaient particulièrement intenses.

Au pôle sud de notre planète se situe l'Antarctique. Glacé et enneigé, le « continent austral » est la région la plus froide du monde. Mais à l'époque du Crétacé, entre 145 millions et 66 millions avant notre ère, l'Antarctique était méconnaissable. À cette époque, alors que les dinosaures régnaient encore, la Terre traversait son climat le plus chaud : la température moyenne était d'environ 18 degrés, soit 4 degrés de plus qu'aujourd'hui.

En Antarctique, la glace laissait donc place à la végétation. « À la fin du Crétacé, des forêts subtropicales s'y sont développées en raison des conditions climatiques humides et tempérées », expliquait une étude parue en 2015. Même constat pour des travaux que nous avions relayés en 2020 : « Les nombreux restes de plantes indiquent que la côte de l’Antarctique occidental était, à l’époque, une forêt tempérée, dense et marécageuse, similaire aux forêts que l’on trouve aujourd’hui en Nouvelle-Zélande. »

S'il y a des forêts, alors il y a potentiellement des feux. Ces derniers étaient particulièrement répandus à la surface du globe à l'époque du Crétacé, mais les traces fossilisées qui les relatent ont surtout été trouvées dans l'hémisphère nord. Les premières traces d'incendies dans le pôle sud étaient notifiées dans l'étude parue en 2015. De nouvelles recherches, publiées le 20 octobre 2021, viennent maintenant confirmer la présence de « grands incendies » en Antarctique, lors du Crétacé supérieur -- c'est-à-dire il y a quelques 100 millions à 66 millions d'années.

Les incendies étaient particulièrement étendus

Cette nouvelle étude montre que les feux de forêt en Antarctique étaient beaucoup plus courants que ne le montrait le précédent état de la science. Les incendies ont probablement mis à rude épreuve la faune qui habitait la région à l'époque -- les dinosaures.

Étant donné que les incendies affectent très directement la végétation, les paléontologues ont pu étudier les restes fossilisés de plantes, prélevés sur l'île James Ross -- aux abords de l'Antarctique occidental -- durant une précédente expédition. Ce type de résidus permet d'identifier ce qu'on appelle des « paléo-incendies » ou « paléo-feux », c'est-à-dire que feux qui se sont déclenchés dans d'anciennes périodes géologiques. Parmi les fossiles rassemblés, les scientifiques ont trouvé des morceaux qui ressemblaient à du charbon.

Après analyse, les paléontologues ont pu déterminer qu'il s'agissait de plantes gymnospermes brûlées, et plus particulièrement de conifères Araucariacées.

Cela confirme donc bien que des incendies ont pu atteindre la végétation de l'île James Ross. Or, cette île étant relativement isolée, ce qui confirme ainsi que les feux de l'époque, en Antarctique, pouvaient être particulièrement intenses et étendus.

En cause, l'activité volcanique et l'oxygène

Dans l'étude, les auteurs relèvent la cause probable : « Le feu de forêt naturel -- causé par la foudre, les météores, les étincelles et l'activité volcanique -- a été un phénomène régulier tout au long des temps géologiques. L'Antarctique a connu une intense activité volcanique causée par la tectonique au cours du Crétacé, comme le suggère la présence de restes fossiles dans les strates liées aux chutes de cendres. Il est plausible que l'activité volcanique ait allumé le paléo-feu de forêt qui a créé le charbon de bois rapporté ici. »

L'activité volcanique semble donc être la cause principale de ces incendies intenses. Il faut garder à l'esprit qu'à l'époque, la région n'était pas glacée, et que les sources d'inflammation étaient donc nombreuses, a fortiori car le type de végétation qui était présente alors se trouvait particulièrement inflammable. S'ajoute le climat : au Crétacé, les niveaux d'oxygène étaient élevés, ce qui favorise la combustion des feux.