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Il est encore temps de sauver les récifs coralliens, mais il faut agir maintenant

Les solutions contre l'effondrement des récifs coralliens existent. Rien n'est perdu. Mais tout se joue en ce moment, comme l'explique un rapport de l'International Coral Reefs Society.

Les récifs coralliens sont menacés d'effondrement par le changement climatique d'origine humaine et par la pollution. La Grande Barrière de corail, par exemple, a subi une fréquence inédite de blanchissement -- trois fois ces cinq dernières années -- au point que l'UNESCO pourrait bien classer ce lieu parmi les sites « en danger ». Dans un rapport de l'International Coral Reefs Society (ICRS), publié le 22 juillet 2021, un groupe international de scientifiques vient rappeler que l'espoir subsiste pour sauver les récits coralliens. Mais la fenêtre d'opportunité est très serrée.

L'urgence, quant à elle, est indéniable. Ces récifs ne couvrent que 0,1 % des océans, mais abritent 25 % de la biodiversité marine. Ils remplissent par ailleurs des fonctions essentielles, tant pour les écosystèmes que pour les économies locales, fournissant par exemple de la nourriture. Cependant, les menaces sont nombreuses, entre le réchauffement des océans et leur acidification en raison du changement climatique et de la pollution, venant s'ajouter à la surpêche. Ces facteurs de stress provoquent la disparition progressive des coraux.

« Veiller à ce que les politiques soient mises en œuvre »

Le rapport met en avant la nécessité d'une stratégie internationale reposant sur trois piliers fondamentaux :

Bien que ces piliers peuvent paraître assez évidents, leur concrétisation reste trop parcellaire. Or, face à l'impact du changement climatique et de la perte de biodiversité sur les récifs coralliens, l'enjeu est comme souvent celui de politiques publiques réellement efficaces, puisqu'il s'agit de « veiller à ce que les politiques soient suffisamment ambitieuses pour faire face à ces crises, et veiller à ce que les politiques soient mises en œuvre

Pour ce faire, l'ICRS rappelle que tous les échelons de la gouvernance doivent être impliqués, des plus locaux aux régionaux et nationaux, jusqu'aux instances internationales. Par ailleurs, les scientifiques à l'origine du rapport estiment que les efforts de conservation ayant réussi dans certains endroits, ces « bright spots » pourraient servir de point de référence pour lancer de futures stratégies.

Pourquoi sauver au moins 30 % des récifs est crucial

Sauver les récifs coralliens est donc clairement possible, d'autant que de nombreuses techniques sont envisagées pour les préserver ou les restaurer, ou même simplement pour en surveiller les évolutions. Par exemple, au plus simple, on trouve la gestion de la pêche ou le contrôle de la qualité de l'eau. Il existe par ailleurs des pistes innovantes en plein développement.

D'après les projections de l'ICRS, au moins 30 % des récifs coralliens peuvent persister au fil du siècle si le réchauffement est limité à 1,5°C (conformément à l'objectif de l'Accord de Paris). C'est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle : « Si nous voulons limiter le réchauffement à 1,5 degré, nous devons le faire maintenant : la science et les modèles montrent qu'il ne nous reste que quelques années pour réduire les émissions de dioxyde de carbone qui nous ont mis sur cette voie. Cela doit se faire au cours de cette décennie, sinon nous n'atteindrons pas cet objectif », commente Andréa Grottoli, présidente de l'ICRS.

Dans ce contexte de lutte contre le changement climatique, les récifs coralliens se situent à un moment déterminant, un « point d'inflexion ». Si « nous n'agissons pas maintenant », alors il ne sera plus possible de sauver 30 % des récifs. Seuls « quelques pour cent » survivront. Or, il sera bien plus difficile de restaurer des récifs dont il ne reste plus que 1 ou 2 %. « L'année et la décennie à venir offrent probablement la dernière chance de changer la trajectoire des récifs coralliens, en passant d'un effondrement mondial à un rétablissement lent mais régulier. »

C'est pour cette raison que, selon l'ICRS, il est aujourd'hui nécessaire de penser la lutte écologique dans son ensemble, sans prioriser les enjeux, lesquels sont finalement tous prioritaires. « Le changement climatique est important, mais il ne faut pas pour autant négliger ces autres aspects. Nous n'avons pas le temps de nous disputer sur ce qui est le plus important ; nous devons tout faire. »

Si l'ICRS évoque un enjeu à l'échelle de la décennie, mais aussi de l'année à venir, c'est parce que la COP26 se tiendra en novembre 2021 à Glasgow. À cette occasion, de nombreuses décisions « cadre » pourraient être prises, fixant notamment des objectifs chiffrés aux États signataires, et définissant en grande partie les lignes directrices de la décennie. Après une COP25 largement décevante, cette COP26 est attendue au tournant.