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Fin du masque en extérieur après le 30 juin : serait-ce une bonne chose ?

Alors que les mesures sanitaires se relâchent progressivement et que la chaleur s'installe, nous aspirons tous et toutes à enlever notre masque à l'extérieur. Mais est-ce vraiment raisonnable ? 

Jérôme Salomon le Directeur général de la Santé n a annoncé ce 14 juin sur RTL que le port du masque en extérieur pourrait ne plus être obligatoire à partir du 1er juillet 2021 en France. Rien n’a encore été confirmé par l’exécutif, mais s’agirait d’une décision des plus logiques, eût égard au lâchage de lest progressifs sur le territoire.

Si entre la lassitude et la chaleur, cette nouvelle a de quoi nous faire très plaisir, est-elle pour autant une bonne chose sur le plan sanitaire ?

Le Dr Michaël Rochoy, médecin généraliste à Outreau et membre du collectif Du Côté De La Science, joint par Numerama ce 14 juin, tient d’abord à insister sur un point : « Jérôme Salomon a bien dit 'Si les conditions sanitaires le permettent'. C’est à noter, car le calendrier de déconfinement du gouvernement, largement prévu à l’avance, ne prend pas ou très peu en considération des indicateurs clés comme l’incidence ou le taux de reproduction effectif»

Le port du masque en extérieur n'a jamais eu beaucoup de sens

Reste que pour le médecin, le masque en extérieur n’a globalement que peu d’intérêt : « Le port du masque en extérieur n'a jamais vraiment eu de sens. Du fait de la très majoritaire transmission du virus par la voie aérienne (les aérosols), les contaminations en extérieur sont relativement rares, puisque le virus est rapidement dilué dans l’air. On l’a vu l’année dernière : l’été s’est bien passé, quand bien même personne n’était vacciné, qu’il y avait moins de personnes immunisées après avoir été infectées et guéries et que le masque n’était pas obligatoire dans certains lieux clos, comme les entreprises. »

Il ajoute : « Aucun scientifique n’a jamais réclamé le port du masque en extérieur alors que nous avons fait des pieds et des mains pour qu’il soit obligatoire en intérieur. On a l’impression qu’imposer le masque en extérieur, comme par exemple sur les plages, a toujours été davantage une démonstration de force politique que quelque chose de vraiment légitime sur le plan sanitaire. »

De fait, une méta-analyse américaine publiée en février 2021 estime à moins de 10 % le pourcentage de transmissions du Sars-CoV-2 et suggère que le risque est faible pour toutes les situations où l’on est à l’air libre et en mouvement, comme marcher dans la rue ou sur la plage.

Une question de responsabilité individuelle

Reste que certaines situations peuvent être à risque. Il faudrait alors compter sur l’intelligence de chacun et de chacune pour le porter lorsqu’ils et elles s’y trouvent confrontées. « C’est le cas de toutes les zones extérieures à forte densité où l’on reste immobile ou presque » explique le Dr Rochoy. Il précise : « Les marchés où l’on piétine, les sorties d’école, les files d’attente… »

Ce qui compte, c’est la proximité du contact et s’il est prolongé ou non. Par exemple, si vous êtes en terrasse — généralement au coude à coude avec vos voisins de table et que vous avez terminé de consommer, cela ne serait pas totalement absurde de remettre votre masque pour vous protéger et protéger les autres.

Comme l’explique le Dr Rochoy en appelant à la responsabilité individuelle : « Ce sont des petits gestes assez anodins au quotidien, mais qui collectivement font la différence et permettent d’équilibrer avec d’autres mesures comme la réouverture des restaurants en intérieur ou des salles de sport. »

Ne pas oublier la pandémie en cours

En fait, le vrai et plus gros danger à ne plus porter le masque en extérieur est « d’oublier » que la pandémie est toujours en cours. Ce serait concrètement ne pas penser à remettre son masque lorsque l’on rentre dans un magasin ou des bureaux, ou encore dans les transports en commun comme le bus ou le métro qui restent des espaces fermés (très) mal ventilés et où on a tendance à être agglutinés.

La Dre Hélène Rossinot, médecin de santé publique, ajoute : « Il y a aussi la dimension symbolique dans le port du masque en extérieur. C’est l’un des marqueurs forts les plus visibles du fait que la pandémie n’est pas terminée et que l’on doit continuer d’être vigilants et de respecter un certain nombre de règles sanitaires. »

Le Dr Rochoy pondère néanmoins : « Entre le port du masque dans les lieux publics clos, les campagnes gouvernementales et les informations, il y a quand même peu de chances que nous oublions. »

Alors, si le port du masque n’est effectivement plus obligatoire au 1er juillet, notre nouveau réflexe sera donc d’avoir toujours un ou plusieurs masques propres dans notre sac quand nous sortons afin de pouvoir en enfiler un dès lors que l’on se retrouve dans une foule ou que l’on pénètre dans un lieu clos.