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Cette belle éruption solaire a été vue par un « heureux hasard »

L'instrument SoloHI de Solar Orbiter a pu observer sa toute première éruption solaire par un « heureux hasard ». La sonde se trouvait derrière le Soleil en février quand une éjection de masse coronale a été détectée.

L'un des instruments de Solar Orbiter, la sonde de la Nasa et de l'ESA partie observer le Soleil, a vu sa toute première éruption solaire. L'agence spatiale américaine a fait savoir ce 17 mai 2021 que la mission avait assisté à cet événement le 12 février dernier (Solar Orbiter a été envoyé dans l'espace le 10 février 2020). Plus précisément, l'instrument de Solar Orbiter a détecté ce qu'on appelle une éjection de masse coronale (ou EMC), des « sortes de nuages magnétisés qui se propagent dans le milieu interplanétaire », comme le définit l'Observatoire de Paris.

Cette observation a été réalisée avec l'instrument SoloHI (abréviation de « Heliospheric Imager »), un télescope dont les mesures doivent permettre de localiser les éjections de masses coronales. SoloHI est chargé d'observer le vent solaire, la poussière et les rayons cosmiques qui se trouvent entre le Soleil et les planètes, décrit la Nasa dans son communiqué.

Explosion de particules

Ce premier aperçu d'une éruption solaire par l'instrument est « une vue brève et granuleuse », prévient l'agence spatiale : cela est dû au fait que Solar Orbiter n'est pas encore entré complètement en mode « science ». Ici, SoloHI n'a utilisé qu'un seul de ses quatre détecteurs, à moins de 15 % de sa cadence normale. La quantité de données récoltées est donc limitée. Néanmoins, on distingue en haut à droite des images capturées une explosion soudaine de particules. Elles s'échappent du Soleil qui se trouve en dehors du champ de la caméra.

La rafale, qui apparaît ici en blanc, est dirigée vers la gauche.

Détecter cette éjection de masse coronale avec SoloHI est le fruit d'un « heureux hasard », estime la Nasa. Lorsque cette observation a été faite par la sonde, elle se trouvait derrière le Soleil (par rapport à notre planète). Les scientifiques n'envisageaient pas d'obtenir des données à ce moment-là. Il faut préciser que quand la trajectoire de Solar Orbiter l'amène derrière le Soleil, la sonde fonctionne en autonomie et ses données sont stockées, mais cela complique la tâche pour les antennes paraboliques situées sur Terre qui pointent vers Solar Orbiter : l'atmosphère du Soleil perturbe les communications. Cependant, des modifications apportées aux antennes terrestres ont permis d'obtenir des données à des moments où les scientifiques ne l'avaient au départ pas envisagé.

D'autres détections

SoloHI n'est pas le seul à avoir détecté une éjection de masse coronale à cette période, précise l'ESA dans son propre communiqué. Il y a en fait eu deux éjections vues par trois instruments. En plus de SoloHI, il y avait l'instrument EUI (« EUV Full-Sun and High-Resolution Imager »), qui obtient des images dans l'ultraviolet, ainsi que le coronographe METIS/COR (« Multi Element Telescope for Imaging and Spectroscopy / Coronagraph »), qui observe dans l'ultraviolet et la lumière visible. Encore avant cela, d'autres instruments ont détecté des éjections de masse coronale : METIS en avait vu une en janvier, et EUI en avait repéré en novembre 2020. Mais pour SoloHI, la détection de l'éruption du 12 février était particulièrement inattendue.

Cette éruption a d'ailleurs pu être observée depuis plusieurs points de vue. Pendant que Solar Orbiter la détectait depuis « l'arrière » du Soleil, d'autres vaisseaux ont aussi assisté à l'événement : le satellite PROBA-2 en orbite autour de la Terre (ESA), la sonde spatiale SoHO (Observatoire solaire et héliosphérique) en orbite autour du Soleil (Nasa et ESA), ainsi que STEREO-A (« Observatoire des relations Soleil-Terre ») également en orbite autour du Soleil (Nasa).

La mission scientifique principale de Solar Orbiter commencera en novembre. L'observation des éjections de masse coronale n'est qu'un des aspects de cette mission. Il est aussi prévu de mener des observations rapprochées du Soleil, et d'obtenir des images inédites des régions polaires de l'étoile.