À quoi ressemblait le cerveau de ce dinosaure ?
Grâce à la découvre d'ossements, les scientifiques arrivent à reconstituer ce à quoi pouvaient bien ressembler les dinosaures.
« Notre connaissance sur l'anatomie des premiers dinosaures (Trias supérieur, 235-205 millions d'années) a considérablement augmenté ces dernières années, principalement en raison de plusieurs nouvelles découvertes de spécimens exceptionnellement bien préservés », contextualisent les auteurs de ce travail de recherche.
Pour reconstruire le cerveau d'une espèce lointainement disparue, il est nécessaire que les ossements du crâne soient en bon état. Les connaissances actuelles en biologie animale et en paléontologie font que la forme d'un crâne permet de prédire à quoi ressemble le cerveau, grâce à la combinaison de différentes caractéristiques (les cavités, l'orientation d'un os, l'épaisseur du crâne, etc.). En l'occurrence, la difficulté pour reconstituer le crâne des premiers dinosaures réside dans le fait que les ossements retrouvés manquaient de neurocrânes en bon état. Or, c'est la partie crânienne qui recouvre des structures déterminantes, dont l'encéphale (c'est-à-dire le cerveau en tant que tel) mais aussi d'autres parties organiques, comme les nerfs crâniens.
La reconstitution en dit plus sur le comportement du dinosaure
Ces travaux de recherches menés par une équipe brésilienne se basent sur ces ossements déterminants, récemment retrouvés en excellent état. Ils mobilisent la tomographie -- une technique d'image qui, grâce à des mesures, permet d'obtenir une image en volume. La reconstitution (voir image plus haut) du cerveau du Buriolestes schultzi, un carnivore qui a vécu sur Terre il y a 230 millions d'années, est donc aussi rare que précieuse pour les scientifiques.
Le cerveau de ce dinosaure faisait vraisemblablement autour de 1,5 gramme. Pour autant, ce qui surprend les scientifiques repose dans sa taille étonnamment grande par rapport au corps du dinosaure. Les dimensions du cerveau sont censées augmenter au fil des évolutions, mais le cerveau de ce carnivore était déjà grand pour l'époque et pour ce stade d'évolution de l'espèce. Il ressemble par ailleurs à celui des crocodiles modernes.
Cette reconstitution rare montre aussi à quel point l'addition de nouvelles découvertes, qui peuvent sembler petites à leur échelle, permettent d'accumuler des connaissances pour reconstituer le passé. Ainsi, grâce à cette modélisation 3D de son cerveau, et en l'ajoutant à d'autres éléments déjà connus sur ce dinosaure, les scientifiques ont une idée plus précise du comportement du Buriolestes schultzi. « La combinaison des données cérébrales, dentaies et postcraniennes suggèrent que B. schlutzi était un petit prédateur très actif, et particulièrement apte à traquer des proies en mouvement », écrivent par exemple les auteurs.