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Et si l'on cherchait les extraterrestres avec un radiotélescope sur la Lune ?

Les interférences des fréquences radio terrestres peuvent perturber la recherche d'une potentielle intelligence extraterrestre (SETI). Pour remédier au problème, des scientifiques proposent d'installer un radiotélescope sur la face cachée de la Lune.

Un radiotélescope installé sur la Lune pourrait être utile pour rechercher des technosignatures, c'est-à-dire des indices d'une autre civilisation avancée sur le plan technologique. Un groupe de scientifiques a proposé cette idée dans un article le 26 septembre 2020, dans le cadre du projet Breakthrough Listen, visant à détecter une vie intelligente extraterrestre. Ce programme scientifique est rattaché au centre de recherche SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence) de l'université de Californie à Berkeley.

Un tel projet n'est pas novateur : depuis les années 1960, certains estiment que la Lune représente un lieu intéressant pour exercer la radioastronomie (l'observation du ciel dans le domaine des ondes radioélectriques). « Les caractéristiques de la Lune (son absence d'atmosphère, sa faible activité sismique, ses longues nuits, etc.) la rendent attrayante pour une variété de projets astronomiques. [...] Le principal avantage pour SETI est que le corps de la Lune offre un excellent bouclier contre les interférences des fréquences radio terrestres », écrivent les auteurs.

La détection de potentiels signes d'une technologie extraterrestre est d'autant plus délicate que les technologies humaines sont présentes en abondance autour de notre planète, expliquent ces scientifiques. « Lorsque des émissions radio produites par l'humain sont détectées en volume élevé dans les observations SETI, il devient difficile d'attribuer un signal particulier à l'intelligence extraterrestre », soulignent les scientifiques. Réaliser des observations depuis la Lune serait une solution bien plus radicale que celles actuellement mises en œuvre pour tenter d'éviter ce problème.

À l'abri des interférences terrestres, sur la face cachée de la Lune

La face cachée de la Lune, particulièrement, serait intéressante pour installer un tel observatoire. L'instrument y serait encore plus protégé des « bruits » terrestres que s'il se trouvait en orbite lunaire. « À l'abri des interférences terrestres, un télescope basé sur la Lune ne recevrait les interférences des fréquences radio terrestres que des satellites et rovers situés sur la Lune ou au-delà », estiment les auteurs. Même si l'activité humaine est amenée à se développer sur la Lune au cours des prochaines décennies, les technologies ne devraient pas s'y trouver en plus grand nombre que les satellites en orbite terrestre. Pour éviter encore plus les interférences, il pourrait même être envisagé de choisir un cratère lunaire pour installer l'observatoire.

Évidemment, une telle installation ne pourrait pas élire domicile sur la face cachée de la Lune sans contraintes. Comment alimenter le radiotélescope ? Sachant qu'il devrait principalement fonctionner la nuit, il ne serait pas possible d'économiser de l'énergie en éteignant l'instrument à ce moment-là (comme c'est le cas avec certains rovers lunaires). Par ailleurs, communiquer avec l'observatoire depuis la Terre serait un véritable défi. Si ce radiotélescope peut éviter les interférences, cela rendrait de fait sa communication avec la Terre impossible. Il faudrait donc prévoir un satellite capable de faire le relais.

Un observatoire en orbite lunaire peut paraitre une meilleure option, davantage réalisable, mais les chercheurs voient deux limites. Les interférences ne seraient pas suffisamment éliminées. En outre, il existe un risque que l'observatoire arrive sur une orbite instable, et s'écrase à la surface de la Lune. Il faudrait s'assurer en amont de positionner le radiotélescope sur une « orbite gelée », favorisant des observations pendant plusieurs années.

Quoiqu'il en soit, « une mission lunaire SETI marquerait le début d'une nouvelle ère dans l'histoire de la recherche d'intelligence extraterrestre, où une présence humaine croissante dans l'espace serait accompagnée d'une capacité grandissante à découvrir une vie extraterrestre autre que la nôtre », concluent les auteurs.