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Qui était Mary Jackson, l'ingénieure noire dont le QG de la Nasa porte maintenant le nom ?

La Nasa va renommer son siège social en hommage à Mary Jackson, la première ingénieure afro-américaine de l'histoire de l'agence.

« Aujourd'hui, nous annonçons que le siège de la Nasa est nommé Mary W. Jackson », a annoncé le 24 juin le directeur de l'agence spatiale américaine Jim Bridenstine. Mary Jackson a été la première ingénieure afro-américaine de la Nasa, qu'elle a rejoint en 1951. Comme pour bien d'autres femmes noires, elle fut longtemps invisibilisée alors que son travail a été déterminant dans l'histoire spatiale. Le film Les figures de l'ombre, adapté du livre éponyme, a contribué à la mettre en lumière auprès du grand public.

Dans le communiqué, le directeur de la Nasa rappelle justement que Mary Jackson a contribué au succès de l'agence. « Mary W. Jackson faisait partie d'un groupe de femmes très importantes qui ont aidé la Nasa à réussir à envoyer des astronautes américains dans l'espace. Mary n'a jamais accepté le statu quo, elle a aidé à briser les barrières et à ouvrir des opportunités pour les Afro-Américains et les femmes dans le domaine de l'ingénierie et de la technologie. »

Face à la ségrégation

Mathématicienne de formation et diplômée en sciences physiques, Mary Jackson a d'abord occupé divers postes comme professeure, réceptionniste, biliothécaire. Lorsqu'elle rejoint l'ancêtre de la Nasa en 1951, c'est au sein d'un groupe de calculatrices, situé au centre de Langley. On y retrouve d'ailleurs deux autres figures de l'ombre que sont Katherine Johnson et Dorothy Vaughan. En l'absence de machines, les calculs mathématiques étaient opérés à l'époque par des calculateurs humains. Le rôle de ces femmes était donc déterminant : sans des calculs corrects pour les trajectoires, par exemple, les vols spatiaux n'avaient aucune chance d'aboutir avec succès.

Le groupe de Mary Jackson (Unité de calcul de la zone ouest) avait pour particularité d'être composé exclusivement de femmes afro-américaines. Pendant plusieurs années, elles ont été face à la ségrégation, obligées d'utiliser des bureaux, des salles de bain et des cafétérias séparées des personnes blanches. Cette séparation a été abolie à la Nasa en 1958.

Des contributions décisives

Mary Jackson évolue rapidement, en cassant les codes de son époque. Elle a poursuivi sa formation, afin de devenir ingénieure. C'est ce qui l'a amené à demander une autorisation de la ville d'Hampton pour rejoindre le lycée d'Hampton. En pleine ségrégation aux États-Unis, c'était un lycée jusqu'alors exclusivement réservé aux blancs. Mais elle obtient l'autorisation. Lorsqu'elle sort diplômée de l'établissement, en 1958, Mary Jackson devient alors la première femme afro-américaine à être ingénieure à la Nasa. Elle a apporté  deux contributions décisives à l'histoire spatiale, d'abord sur l'amélioration technologique des procédés, puis en faveur de l'égalité des chances.

Sur le plan scientifique, Mary Jackson a écrit pas moins d'une douzaine d'études, résultat de ses travaux de recherche dédiés à la compréhension de l'aérodynamique et aux innovations possibles en la matière. En parallèle, elle a œuvré corps et âme pour ouvrir les portes de la Nasa à des femmes ingénieures, physiciennes, mathématiciennes ; ainsi que pour leur permettre d'accéder à davantage de promotions, de postes à responsabilité.

« Elle était une scientifique, une humaniste, une femme, une mère, une pionnière qui a préparé le terrain au succès de milliers d'autres, pas seulement à la Nasa, mais à travers tout le pays », a confié sa fille, Carolyn Lewis, dans le communiqué de la Nasa. En 2019, le Hidden Figures Congressional Gold Medal Act lui procure une médaille à titre posthume pour son « service aux États-Unis pendant la course spatiale ».