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Coronavirus : que signifie vraiment le « stade 3 » de l'épidémie ?

En pleine épidémie de la maladie Covid-19, la France est passée en stade 3 le 14 mars 2020. Que signifie cette phase qui a été décrite depuis le début comme inéluctable ?

Article mis à jour le 14 mars, après l'annonce du stade 3 en France par les autorités.

Face à Covid-19, la maladie déclenchée par le coronavirus, la France est passée au stade 2 le vendredi 28 février. Elle a atteint le stade 3 le 14 mars 2020, d'après le directeur général de la Santé. Mais à peine le deuxième stade était-il entré en vigueur que l'idée d'un stade 3 provoquait déjà un afflux d'articles et d'inquiétudes. Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, avait elle-même déclaré qu'il était « peu probable » que nous y échappions. La réalité a confirmé son anticipation.

Dans un contexte où l'épidémie est source d'anxiété, ce stade 3 résonne dans les esprits comme l'épée de Damoclès du passage à un niveau de danger supérieur. En pratique ce n'est pas vraiment le cas. En réalité, ces phases représentent surtout une évolution dans l'encadrement de l'épidémie, en fonction de sa diffusion davantage que de sa virulence. On fait le point sur ces stades, ce qu'ils permettent ou non, et ce que changera donc vraiment le stade 3.

https://www.youtube.com/watch?v=GCPqiDofRAo

Ce que signifient les stades 1 et 2

Les « stades » ont été mis en place en 2011 par le plan national de prévention et de lutte contre la pandémie grippale, que vous pouvez consulter en intégralité sur le site du gouvernement.

Relevons que dès le stade 2 certains transports en commun peuvent être suspendus si nécessaire dans les zones où il y a un foyer. Contrairement à ce que l'on peut lire et entendre parfois, cette mesure ne dépend donc pas forcément de l'entrée en vigueur du stade 3, et c'est également le cas pour la fermeture d'établissements ou l'encouragement au télétravail.

Ce que change et ne change pas le stade 3

Vous le comprenez donc maintenant, les stades 1 et 2 consistent avant tout à ralentir au maximum la propagation, de manière préventive, afin de laisser le temps aux autorités de se préparer. Plus le virus met du temps à se diffuser, plus le système de santé est prêt à gérer un élargissement des contaminations. Cela permet aussi de laisser passer l'épidémie de grippe saisonnière qui se déroule en parallèle de Covid-19.

Le stade 3 se déclenche lorsqu'on entre dans la vague épidémique : dès lors, il n'est plus question de cas isolés ou de petits foyers, l'épidémie concerne tout le territoire, le virus circule activement. Il y a un critère de nombre, dans cette phase : il faut une augmentation soudaine du nombre d'infections, provoquant un risque de saturation du système sanitaire, ce qui implique sa nécessaire adaptation globale. C'est exactement ce qu'il vient de se passer, puisque le nombre de cas a doublé en 72h avant que cette troisième phase soit enclenchée.

L'objectif n'est alors plus tant de freiner la propagation, puisque le virus se propage de toute façon, mais d'atténuer les effets de l'épidémie, que ce soit envers la santé humaine ou envers le système socio-économique. La nouveauté est alors une mobilisation plus large des professionnels de santé sur l'épidémie, en élargissant aux libéraux et aux services de soin à domicile. Autre changement d'ordre médical : durant le stade 2, tous les patients sont pris en charge en établissement de santé qu'importe leur état, là où, pendant le stade 3, les patients qui ne sont pas en état grave restent à domicile afin d'éviter toute saturation. Les vrais changements concernent surtout le système de santé en adaptant l'effort collectif à une nouvelle ampleur dans l'épidémie.

Dans la vie quotidienne de tous les Français et Françaises, il y a peu de véritables nouveautés impliquées par cette troisième phase en tant que telle. Comme on l'a déjà précisé, c'est dès le stade 2 que peuvent être prises des mesures contraignantes comme l'arrêt des transports, la fermeture d'établissements scolaires, l'encouragement au télétravail ou l'interdiction de grands rassemblements. Simplement, lorsqu'on passe au stade 3, la probabilité augmente que ces mesures soient prises ou conseillées à plus grande échelle sur le territoire national. C'est précisément ce qu'il s'est passé entre les stades 2 et 3 de l'épidémie : les premières mesures restrictives annoncées le 12 mars 2020 maintenaient le pays en stade 2. Le 14 mars 2020, le pays est entré en stade 3 et de nouvelles mesures, plus drastiques, ont été prises.

Quant aux produits de première nécessité, il est possible que durant le stade 3, l'État accroisse sa surveillance des prix et constitue même des stocks nationaux de produits pour en assurer une bonne distribution. Mais le gouvernement a précisé à plusieurs reprises qu'une pénurie n'était pas à prévoir : il n'est donc pas nécessaire de se ruer dans les magasins pour vider les rayons.

Il faut avant-tout comprendre que ce plan divisé en stades relève d'un guide, non pas d'un tracé automatique et contraignant. Les stades ne sont pas fondamentalement un indicateur du niveau de gravité de l'épidémie, ils sont plutôt un cadre pour que le système sanitaire puisse gérer au mieux la propagation en fonction de l'évolution. Le gouvernement reste seul décisionnaire des mesures à adopter, en fonction des caractéristiques du coronavirus et quel que soit le stade en vigueur.

Et le stade 4 ?

À noter qu'il existe bel et bien un stade 4, mais pas de panique, celui-ci serait plutôt une bonne nouvelle lorsqu'on y arrivera : il déclenche un retour à la normale. Cela reste toutefois un stade à part entière car il consiste à organiser cette accalmie autour d'une forte vigilance : l'idée est de rester prêt à une éventuelle deuxième vague.