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Faut-il abattre des chats pour sauver l'écosystème australien après les incendies ?

À cause des incendies, tout l'écosystème est menacé en Australie. Les chats errants jouent un grand rôle dans ce péril. 

En Australie, les récents orages et leurs fortes pluies éteignent peu à peu les incendies. Si cela signe la fin progressive d'un désastre écologique historique causé par le changement climatique, l'impact va être profond et ses effets perdureront longtemps. Avec plus d'un milliard d'animaux morts, la biodiversité australienne est en péril, plus que jamais. Dans ce contexte, et comme le soulève Wired, les chats font partie des menaces qui accroissent cette vulnérabilité. Ce triste constat est justifié par plusieurs études récentes.

Le problème provient surtout des chats errants, c'est-à-dire des chats domestiques revenus à l'état de nature. Bien avant les graves incendies de 2019-2020, leur surabondance était déjà considérée comme une menace pour l'écosystème régional. Ils habitent sur 99,8 % de la surface australienne ; leur population varie entre 2 et 6 millions  et leur densité peut aller jusqu'à 100 individus par kilomètre carré. En 2015, le gouvernement annonçait dans un rapport le choix d'abattre deux millions de chats errants. Raison pour laquelle, en 2019, un une saucisse empoisonnée, visant à les cibler, a été répandue sur le territoire.

Si l'Australie en vient à de telles extrémités, c'est parce que ces animaux dévastent l'écosystèmeD'après une étude publiée dans Biological Conservation en 2017, les chats tueraient 377 millions d'oiseaux et 649 millions de reptiles chaque année. D'autres résultats, parus en 2019 dans Nature, évoquent 800 millions de mammifères tués chaque année par les chats errants. Ils sont responsables de plusieurs extinctions de mammifères, de nombreuses espèces sont en danger de leur fait et ils contribuent activement à la vulnérabilité d'encore bien d'autres.

La cause n'est pas seulement leur présence en nombre ainsi que leur prédation, mais que les chats errants ne sont pas natifs de l'Australie : ils ont été introduits par les colons européens. À l'échelle de l'évolution du vivant sur Terre, c'est un temps court. Les espèces endémiques du territoire australien -- celles qui ont en sont originaires -- n'ont pas eu le temps de s'adapter à ces prédateurs. Les chats ne sont pas une menace « naturelle » du point de vue de l'écosystème, puisqu'ils n'avaient, à l'origine, rien à faire là.

Pourquoi la menace des chats ne fait que s'accroître

Les départ de feux sont courants depuis toujours en Australie, tant la région y est favorable. Mais le changement climatique provoque un réchauffement planétaire qui touche tout particulièrement le continent australien. Cette zone du monde devient toujours plus chaude, toujours plus sèche, si bien que le thermomètre a pu récemment avoisiner les 49 degrés. Le changement climatique ne fait donc qu'accroître les incendies en Australie.

Lors de l'épisode de septembre 2019 à janvier 2020, ce sont plus de 10 millions d'hectares qui ont brûlé. Cela implique une disparition à grande échelle du couvert forestier. Or, les arbres repoussent lentement. C'est là qu'un lien se tisse avec les chats errants : une étude de 2015 révélait, par une expérimentation vidéo, que les chats errants sont « de meilleurs prédateurs » dans les milieux ouverts... ce qui est justement le cas lors d'une disparition de couvert forestier. Dans un tel contexte environnemental, 70 % de leurs attaques sur leurs proies débouchent sur une réussite.

Pour chasser, les chats errants sont même tout particulièrement attirés par les milieux ayant récemment subi un incendie. Ils se révèlent y être de meilleurs chasseurs et s'en prennent notamment aux animaux blessés ou affaiblis. Sauf qu'ils les achèvent sans même forcément les consommer ensuite. « L'intensification des feux aura de graves conséquences sur le déclin des espèces proies », concluait un papier de recherche dans Wildlife Research.

Après un incendie comme l'épisode historique que vient de subir l'Australie, les chats vont donc constituer une menace pesante sur des espèces déjà fragilisées par l'événement lui-même. La situation est d'autant plus tragique que cette menace d'une espèces sur les autres a originellement été introduite par l'être humain lui-même.