Un départ de flammes a été observé à la base de la fusée japonaise H-IIB, qui se préparait à décoller pour envoyer un cargo de ravitaillement vers l’ISS. La situation est sous contrôle, mais les causes du feu ne sont pas encore élucidées.

Les astronautes à bord de la Station spatiale internationale (ISS) vont devoir s’armer de patience : le cargo de ravitaillement que le Japon devait lancer dans la journée du 11 septembre a été cloué au sol à cause d’un début d’incendie au pied du lanceur nippon H-IIB. Les flammes se sont manifestées près de trois heures avant le décollage, causant l’annulation des préparatifs pour le vol.

L’origine de feu est incertaine à cette heure. Cela dit, le danger a été contenu, puisque les flammes n’ont pas submergé ni premier étage ni atteint les parties supérieures de la fusée. Il n’y a pas eu non plus d’explosion sur la base de lancement de Tanegashima, à l’extrême sud du pays. Cependant, la visibilité des flammes n’est pas forcément un bon indicateur de ce qui se passe.

Le premier étage du lanceur H-IIB utilise en effet de l’oxygène liquide et de l’hydrogène liquide comme propergols. Or, l’hydrogène est non seulement extrêmement inflammable, mais il est aussi particulièrement traître parce que la flamme de combustion peut ne pas être perçue. Elle est incolore s’il n’y a pas d’impuretés à l’intérieur, rappelle le ministère de l’Écologie.

Sept vols déjà bouclés par le Japon

Ce vol devait être le huitième conduit par une fusée H-IIB. Le premier a eu lieu au mois de septembre 2009 et par la suite les autres vols qui devaient rallier l’ISS ont tous pu être menés à bien. Mitsubishi Heavy Industries, l’entreprise japonaise chargée de concevoir ces lanceurs, a indiqué qu’une enquête est en cours. La société souhaite toujours procéder au lancement, mais à une date ultérieure.

Le véhicule japonais HTV est aujourd’hui le cargo spatial qui a la capacité d’emport la plus vaste (environ 6 tonnes) pour ravitailler l’ISS. L’engin mesure 9,8 mètres de long et pèse 10,5 tonnes. En comparaison, les solutions alternatives comme Cygnus (Orbital Sciences), Dragon (SpaceX) ou Progress (Roscosmos) offrent des possibilités moindres, voire très en dessous.

L’incident survenu au Japon n’est pas de nature à mettre en péril l’équipage à bord de l’ISS. Non seulement il dispose d’assez de vivres pour lui permettre de poursuivre ses activités pour les jours et les semaines qui suivent, mais en plus il existe d’autres cargos et lanceurs qui sont en mesure d’être mobilisés pour envoyer tout ce qu’il faut aux hommes et aux femmes qui opèrent à 400 km d’altitude.


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