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Chernobyl : un accident nucléaire similaire pourrait-il arriver en France ?

La série Chernobyl, sortie en 2019 par HBO et diffusée par M6 au printemps 2021, relate l'accident de la centrale Lénine le 26 avril 1986 et ses conséquences. Plus de 30 ans après les faits, un tel événement pourrait-il se produire en France ?

Il y a 35 ans, le cœur de la centrale nucléaire de Tchernobyl est entré en fusion. Depuis le 6 mai 2019, HBO (OCS en France) diffuse la série Chernobyl, qui retrace les circonstances de cet accident historique. Au printemps 2021, la série regagne en popularité en France grâce à une nouvelle diffusion en linéaire par M6. Son ambition est également de montrer les conséquences concrètes de l'incident sur la vie de nombreuses personnes.

Les spectateurs et spectatrices de la série se sont probablement posés la même question devant leur petit écran : l'accident nucléaire le plus marquant du 20e siècle pourrait-il se reproduire ? Une telle catastrophe pourrait-elle arriver aujourd'hui en France ? Cela semble très peu probable. L'explication réside dans le fonctionnement des réacteurs exploités aujourd'hui, différent de celui qui a explosé à Tchernobyl.

Dans la nuit du 25 au 26 avril 1986, c'est le réacteur numéro 4 de la centrale Lénine, installée à Prypiat en République socialiste soviétique d'Ukraine, qui explose. Il s'agit d'un réacteur RBMK, dont le nom signifie « réacteur de grande puissance à tube de force ». Il a été conçu par l'URSS dans les années 1960, rappelle l'Institut de radioprotection et de sureté nucléaire (IRSN). Le réacteur avait été mis en service trois ans avant son explosion.

Comment fonctionne un réacteur RBMK ?

L'IRSN explique qu'il s'agit de « réacteurs à neutrons thermiques utilisant le graphite comme modérateur et l'eau légère bouillante comme fluide caloporteur ». Voilà ce que cela signifie :

Comment tout cela est-il organisé ? « Chaque assemblage combustible est contenu dans un 'tube de force' à l'intérieur duquel circule le fluide de refroidissement », explique Michel Chouha, expert à l'IRSN, dans un article sur The Conversation. Ces 1 700 tubes sont positionnés à la verticale, entourés par le graphite. Le système est enfermé dans une structure de confinement, qui doit servir de protection contre les radiations. Le combustible est chargé au dessus du réacteur. Pour contrôler le réacteur, des barres de contrôles capables d'absorber des neutrons sont installées dans le cœur.

11 réacteurs RBMK fonctionnent toujours

Lorsque l'accident s'est produit à Tchernobyl, il y avait 16 réacteurs RBMK en fonctionnement dans le monde11 d'entre eux étaient en Russie, 4 se trouvaient en Ukraine (tous dans la centrale Lénine), et un était en Lituanie. Tous les réacteurs de la centrale de Tchernobyl ont été mis à l'arrêt. Aujourd'hui, il reste 11 réacteurs RBMK en service en Russie. D'après l'IRSN, le pays souhaite continuer de les exploiter encore quelques décennies, au-delà de leur durée de vie initialement prévue. Si cela a lieu, le dernier réacteur RBMK pourrait être arrêté en 2035.

En France, les réacteurs nucléaires en exploitation sont au nombre de 58. Aucun n'est un réacteur RBMK. Tous sont équipés de réacteurs à eau sous pression (REP), « de génération II ». Dans ces réacteurs, le combustible est l'uranium enrichi et l'eau sert à la fois de modérateur et de caloporteur. Comme le nom du réacteur l'indique, elle est sous pression pour rester liquide.

L'autre réacteur est un EPR (« European Pressurized Reactor » ou réacteur pressurisé européen) : sa conception a tenu compte des incidents survenus à Tchernobyl et Three Mile Island aux États-Unis (1979), pour tenter de réduire encore le risque qu'un incident de fusion du cœur se produise. Les EPR fonctionnent de la même façon que les REP, mais de façon plus sécurisée en intégrant par exemple une double paroi protectrice en béton pour confiner le réacteur (en cas d'incident d'origine interne ou externe, comme une chute d'avion). L'EPR français n'est pas encore en exploitation.

Trois failles qui expliquent l'accident

Plusieurs failles ont été identifiées dans les réacteurs RBMK.

Les réacteurs à eau sous pression ne sont évidement pas immunisés contre les accidents -- aucune machine ne l'est. Même si un accident de fusion du cœur est un risque faible, le risque que l'enceinte de confinement ne soit plus étanche et que des produits radioactifs soient relâchés existe. Cette défaillance du système de confinement a été prise en compte dans la conception de l'EPR. Greenpeace, militant historique anti-nucléaire continue pourtant de le décrire comme le « plus dangereux au monde ».

Quel que soit le danger réel, l'incident de Tchernobyl a cristallisé une crainte autour du nucléaire que les progrès scientifiques n'ont pas réussi à endiguer et qui ne s'arrêtera pas de sitôt.