De minuscules fragments de plastique ont été retrouvés dans les Pyrénées. Même dans cette zone isolée, cette pollution est présente. Elle est apportée par les pluies et neiges, ainsi que par le vent, et parcourt presque une centaine de kilomètres.

Des microplastiques pleuvent jusque dans les Pyrénées. Une équipe de scientifiques a découvert que la chaîne montagneuse n’est pas épargnée par cette pollution. Les résultat de leur étude ont été publiés le 15 avril 2019 dans Nature Geoscience. Les particules sont apportées par les pluies et neiges qui tombent sur cette zone.

Cela montre que « les microplastiques peuvent atteindre et affecter des zones isolées et peu peuplées par le transport atmosphérique », écrivent les auteurs. À l’image des océans, où la pollution met en danger la faune marine, des zones terrestres éloignées des lieux polluants peuvent elles aussi abriter des particules de plastique.

Il pleut et il neige du plastique dans les Pyrénées. // Source : Pxhere/CC0 Domaine public (photo recadrée)

Il pleut et il neige du plastique dans les Pyrénées.

Source : Pxhere/CC0 Domaine public (photo recadrée)

Les microplastiques sont une « pollution invisible », selon Greenpeace. Il est particulièrement difficile de les filtrer pour limiter leur impact environnemental, contrairement à des emballages plus faciles à repérer et à recycler. L’un des principaux risques est que ces particules pénètrent dans des organismes vivants, y compris le corps humain, et soient un danger pour la santé.

365 particules par mètre carré, chaque jour

Les microplastiques présents dans les Pyrénées sont invisibles à l’œil nu : ils mesurent moins de 5 millimètres. Les scientifiques ont dénombré plus de 365 particules par mètre carré et par jour. C’est « un chiffre comparable à celui mesuré dans de grandes métropoles comme Paris », indique le CNRS dans un communiqué.

L’origine des microplastiques découverts pourrait se trouver à 95 kilomètres du site où les prélèvements ont été effectués. Cela concerne des villes dont la population est inférieure à 25 000 habitants. Pour les chercheurs, les sources des plastiques sont plutôt régionales. Ils n’excluent cependant pas la possibilité que les particules aient voyagé de plus loin.

Des fragments portés par la neige, la pluie et le vent

Pendant 5 mois, au cours de l’hiver 2017-2018, les chercheurs ont réalisé des prélèvements dans les Pyrénées, en Ariège. Ils voulaient voir si des microplastiques étaient apportés par les retombées atmosphériques. Des fragments ont été identifiés dans tous les échantillons prélevés. Les scientifiques ont aussi établi une corrélation entre le nombre de microparticules, d’une part, et les pluies et neiges d’autre part. Les dépôts de microparticules sont aussi influencés par le vent.

« La distance que les particules de microplastique peuvent parcourir est actuellement inconnue », font remarquer les scientifiques. Il faudrait donc mener d’autres études pour connaître précisément la source de ces éléments polluants qui voyagent par l’atmosphère jusque dans les Pyrénées.


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