Un nouveau cas de rémission durable d’une personne atteinte du VIH a été constaté. Les chercheurs doivent présenter leurs travaux dans une étude. Il est trop tôt pour parler de guérison.

Pour la deuxième fois, un patient atteint du VIH serait en rémission. Le 5 mars 2019, la revue Nature a annoncé les conclusions d’une étude, qui doit être publiée en mai, dans laquelle des scientifiques annoncent qu’un individu n’a pas montré de signe d’infection depuis 18 mois. Cette personne avait interrompu son traitement.

Les travaux ont été menés par Ravindra Gupta, médecin des maladies infectieuses rattaché à l’université de Cambridge (Angleterre). D’après un communiqué de l’université, il est encore « trop tôt pour dire avec certitude qu’il [ndlr : le patient] est guéri du VIH ».

Des médicaments antirétroviraux. // Source : Flickr/CC/NIAID (photo recadrée)

Des médicaments antirétroviraux.

Source : Flickr/CC/NIAID (photo recadrée)

« Le patient de Londres »

Contacté par nos soins, le chercheur de l’Inserm Bernard Lagane, membre du Centre de Physiopathologie de Toulouse Purpan, nous explique ce qu’il faut retenir de ce nouveau cas surnommé le « patient de Londres » : « Ces communiqués de presse rapportent un cas de rémission. On ne connait pas encore les conclusions de cette étude. Il semblerait que l’on s’achemine vers un deuxième cas de rémission de l’infection du VIH, semblable au cas du ‘patient de Berlin‘. »

Il s’agit d’une référence à Timothy Brown, le seul cas connu au monde de guérison du sida — son histoire a récemment inspiré un essai clinique controversé. Depuis 2007, cet Américain n’a plus montré de signe d’infection : cette année-là, il a reçu deux greffes de moelle osseuse. Le donneur était porteur d’une immunité naturelle rare, liée à la mutation d’un gène, « CCR5 ». Timothy Brown a été reconnu guéri en 2012.

Un cas analogue à celui du « patient de Berlin »

À en croire Nature, le patient de Londres serait dans une situation analogue. « Cette personne qui souffrait d’un lymphome a reçu une greffe de cellules souches de moelle osseuse d’une personne porteuse de la mutation dite delta 32 du gène CCR5, présente chez 1 % de la population européenne et associée à une résistance à l’infection. Depuis, il n’y a plus de signe d’infection chez cet individu », nous indique Bernard Lagane.

Pour savoir si cette personne est guérie du VIH, le chercheur Ravindra Gupta estime qu’il faut encore attendre. Cette découverte, que le scientifique et son équipe devront détailler dans leur futur article, pourrait peut-être montrer que le patient de Berlin n’est pas un cas isolé.

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