Des chercheurs ont cloné des macaques à partir d’un spécimen dont l’embryon avait été génétiquement modifié. À cause de cette manipulation, qui a requis la méthode CRISPR, les animaux sont malades.

Des chercheurs chinois assurent avoir cloné 5 macaques à partir d’un seul animal génétiquement modifié pour qu’il soit malade. Le 24 janvier 2019, deux études relatant ces travaux à l’éthique discutable ont été publiées dans Natural Science Review.

Les auteurs y expliquent avoir utilisé la technique controversée CRISPR-Cas9, également connue sous le nom évocateur de « ciseau génétique ». Elle consiste à utiliser une enzyme, Cas9, afin de couper dans l’ADN : ceci permet d’éteindre un gène choisi.

Des embryons de futurs singes malades

« Avec les progrès récents des technologies de ciblage génétique comme CRISPR-Cas9, il est devenu possible de générer des embryons de singes et de leur progéniture avec une mutation ou une insertion spécifique d’un gène avec une efficacité relativement élevée », écrivent les chercheurs.

Grâce à ces clones, ils estiment qu’il serait possible d’étudier des « maladies humaines ». Le singe génétiquement modifié a ainsi été rendu sujet aux troubles du rythme circadien. En d’autres termes, son horloge biologique a été déréglée.

Or, les singes clonés à partir de cet animal ont aussi subi les effets de cette manipulation dévastatrice. On peut lire dans l’une des deux études que les singes ont manifesté « de l’anxiété et de la dépression », ainsi que des troubles du sommeil.

Des troubles du rythme circadien

La manipulation génétique d’embryons fait l’objet d’une vive attention depuis qu’un chercheur chinois assure avoir utilisé cette méthode avant la naissance de deux enfants — une autre grossesse est en cours. Le projet d’utiliser CRISPR-Cas9 pour créer des cobayes animaux malades risque également de provoquer des questionnements éthiques légitimes.

Nouveauté : Découvrez

La meilleure expérience de Numerama, sans publicité,
+ riche, + zen, + exclusive.

Découvrez Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.