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La vengeance de Pluton : elle sera la dernière planète habitable du système solaire

Pluton n'est plus considérée comme une planète. Pourtant, elle pourrait un jour être le dernier astre capable d'accueillir la vie dans le système solaire. Un astronome britannique évoque cette hypothèse en s'appuyant sur l'évolution future du Soleil.

Le statut de Pluton divise la communauté scientifique : faut-il lui rendre son grade de planète, que certains scientifiques estiment qu'on lui a ôté à tortPendant que les chercheurs se querellent, l'astre poursuit son existence paisible et prépare peut-être sa « vengeance » : selon Caleb Scharf, un astronome britannique, Pluton pourrait un jour être la dernière planète habitable de notre système solaire.

Le directeur du centre d'astrobiologie multidisciplinaire de l'université Columbia (New York, États-Unis) a exposé cette théorie dans un article publié le 28 septembre 2018 par l'intermédiaire de Scientific AmericanIl se demande quel sera le « dernier corps potentiellement habitable » en orbite que nous connaissions dans le système solaire et conclut que ce sera probablement Pluton -- ce qui signifie que la Terre ne le sera plus.

D'après lui, l'évolution future du Soleil pourrait être déterminante, non seulement pour l'avenir de la Terre, mais aussi pour celui de cet objet glacé. Caleb Scharf s'interroge sur l'avenir de plusieurs planètes et corps du système solaire, lorsque notre étoile aura épuisé l'hydrogène qui compose 75 % de sa masse. Les événements qui suivront devraient favoriser Pluton et en faire la dernière planète capable d'accueillir la vie.

Le Soleil va évoluer et réchauffer Pluton

« À l'instar de toutes les étoiles à fusion d'hydrogène, le Soleil devient de plus en plus brillant au fil du temps alors qu'il convertit de plus en plus d'hydrogène dans son noyau en hélium (ce qui change sa propre composition et sa température centrale) », écrit Caleb Scharf. Il explique que ce phénomène aboutira au stade de la « branche des géantes rouges » (RVB) : le cœur d'hydrogène du Soleil s'épuisera, et son hélium entrera en combustion.

L'astronome explique que « l'enveloppe extérieure du Soleil commencera à gonfler » et qu'elle « sera multipliée par 100 dans un rayon de moins de 100 millions d'années si elle ne perd pas trop de matière ». Caleb Scharf note qu'à ce moment-là, nous pourrons dire « au revoir à Mercure et Vénus ».

L'enveloppe externe du Soleil rétrécira, lorsque l'hélium présent dans son noyau entrera en fusion. Elle gonflera à nouveau, quand l'hydrogène et l'hélium viendront à manquer. Notre étoile grandira encore plus qu'avant, pour devenir une étoile AGB (de la branche asymptotique des géantes), une étape par laquelle passent les étoiles de masse faible à moyenne à la fin de leur vie. « En tant qu'objet AGB, son rayon pourrait atteindre jusqu'à des milliers de fois les dimensions solaires actuelles. Il est tout à fait possible que la Terre et Mars soient englouties », annonce l'astronome britannique.

Caleb Scharf rappelle que lorsque la surface occupée par une étoile s'agrandit, elle émet également une luminosité plus importante. L'astronome se demande comment ces évolutions du Soleil influenceront la température d'autres corps du système solaire : selon lui, ils seront réchauffés une première fois lors de la phase RVB du Soleil. Ils refroidiront à l'étape suivante, avant de revoir leur température monter en flèche avec l'étape AGB.

Ce réchauffement aura des conséquences surprenantes sur « des objets glacés et chimiquement riches comme Europe, Titan et la bonne vieille Pluton ». D'après lui, Europe et Titan atteindront respectivement des températures de 497°C et 407°C, quand leur réchauffement sera maximal sous l'effet de la luminosité accrue du Soleil (probablement à la fin de la période AGB). Sur ces deux astres, il fera bien trop chaud pour supposer qu'ils puissent accueillir une forme de vie.

27°C et des centaines de milliers d'années pour en profiter

« Pour Pluton, l'histoire est différente », note l'astronome. Il précise que l'ancienne planète est couverte de plusieurs composants qui se trouvent actuellement à l'état solide à une température de -230°C : de l'eau, du monoxyde de carbone, de l'azote et du méthane.

Or, lorsque le Soleil atteindra sa luminosité maximale, Pluton devrait atteindre une température de 27°C. Même s' « il peut s'écouler des millions d'années entre le point de congélation et d'ébullition de l'eau (avec la présence d'une atmosphère épaisse) », cette température pourrait apporter des conditions favorables à la vie sur l'astre.

Le spécialiste ajoute que même si Pluton risque de perdre une partie de ces matériaux sous l'effet du réchauffement de ses glaces, si la gravité de surface de l'astre accélère, ne serait-ce qu'un douzième de fois par rapport à celle de la Terre, ce sera suffisant pour créer une atmosphère autour de Pluton, qui deviendra de plus en plus épaisse.

Il resterait alors à Pluton des centaines de milliers d'années pour jouir de sa prestance retrouvée et « se prélasser dans la gloire d'être le dernier monde habitable du système solaire », annonce Caleb Scharf. Après ce règne, Pluton s'éteindra à son tour.