Grâce à une simulation, deux chercheurs ont établi qu’une planète couverte d’eau pourrait accueillir la vie. Leur travail nuance l’hypothèse selon laquelle nous devrions chercher une planète semblable à la notre pour trouver une vie extraterrestre.

Dans la quête de l’être humain pour identifier des planètes potentiellement habitables, nous devrions considérer avec plus d’intérêt des astres entièrement recouverts d’eau. C’est le constat que dressent des chercheurs dans une étude publiée le 30 août 2018 au sein de la revue scientifique The Astrophysical Journal.

Ce travail, mené par Edwin S. Kite, professeur adjoint de sciences géophysiques à l’université de Chicago, et Eric B. Ford, professeur d’astronomie et d’astrophysique au sein de l’université d’État de Pennsylvanie, interroge la possibilité que des exoplanètes « aquatiques » (« waterworlds ») puissent accueillir une forme de vie.

Une planète sans terre

Comme le fait observer Phys.org, cette étude pourrait inciter la communauté scientifique à envisager d’autres pistes pour rechercher la vie dans l’univers. « Cela va à l’encontre de l’idée que nous aurions besoin d’un clone de la Terre — c’est à dire une planète avec des terres et un océan superficiel » pour qu’une planète soit habitable, selon les mots d’Edwin S. Kite. À travers une série de simulations, les deux chercheurs ont estimé qu’une planète recouverte par un océan, et sans terres émergées, pouvait être un « endroit idéal » pour que la vie s’y développe.

Une vie pourrait se développer sur des exoplanètes couvertes d'un océan. // Source : Pixabay/CC0

Une vie pourrait se développer sur des exoplanètes couvertes d'un océan.

Source : Pixabay/CC0

L’étude revient sur une hypothèse souvent mobilisée pour estimer si une planète pourrait être habitable : la présence d’un « cycle géochimique qui permet d’atteindre un équilibre entre le dégazage des volcans et la fixation des gaz atmosphériques dans les roches ». Une planète uniquement recouverte par un océan ne pourrait pas, selon cette hypothèse, réaliser ce cycle présenté comme une condition favorable pour accueillir potentiellement la vie.

Or, les travaux d’Edwin S. Kite et Eric B. Ford invitent à se détacher de cette hypothèse et à envisager un autre modèle propice au développement de la vie, qui serait valable pour une planète complètement recouverte par un océan. En simulant des milliers de planètes différentes, ils ont observé comment évoluait leur climat sur des milliards d’années. « Beaucoup d’entre elles [ndlr : 10 %] sont restées stables pendant plus d’un milliard d’années », explique Edwin S. Kite à Phys.org.

Un climat stable à long terme

Ces planètes au climat stable sont caractérisées par la présence de carbone. Elles contiennent aussi des minéraux et des éléments issus de la croûte terrestre, mais leur présence dans l’océan est suffisamment faible pour qu’ils n’extraient pas le carbone présent dans l’atmosphère. Cela permet ainsi au cycle de carbone, qui a lieu entre l’atmosphère et l’océan uniquement, de maintenir un climat stable sur ces planètes couvertes d’eau.

« Notre modèle d’évolution climatique de long terme sur les planètes océaniques [waterworlds] montre que la stabilité à long terme des eaux de surface habitables peut se produire sans cycle géochimique », écrivent les deux auteurs. Leur simulation aboutit à la conclusion qu’une planète couverte d’un océan pourrait accueillir la vie à long terme, sans qu’il y ait besoin d’un cycle géochimique comparable à celui de la Terre. Leur point commun avec notre étoile serait cependant d’avoir besoin de la lumière d’une étoile pour que s’y développe la vie.

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