Sir Roger Penrose et ses confrères affirment avoir observé les traces d’un précédent univers dans une récente étude abordant ce qu’ils ont nommés les « points Hawking ».

Dans une étude du 6 août 2018 dédiée à la mémoire de Stephen Hawking et mise en lumière par New Scientist le 16 août 2018, les chercheurs Daniel An, Krzysztof A. Meissner et Roger Penrose affirment que des formes tourbillonnantes observées dans le ciel pourraient être le signe de trous noirs ayant survécu à la destruction d’un univers avant le Big Bang.

Base antarctique Amundsen-Scott // Source : Amble

Base antarctique Amundsen-Scott

Source : Amble

L’aperçu d’un ancien univers ?

L’étude présente ses recherches sur des points anormaux spécifiques de l’univers primitif qui seraient source d’une grande quantité d’énergie, observés dans le fond diffus cosmologique. Ces points, surnommés « points Hawking » en l’honneur de l’éminent physicien décédé, seraient des traces de l’univers ayant précédé le nôtre. Ils sont originellement apparus dans une carte créée par le télescope BICEP2 de la base antarctique Amundsen-Scott. « Ce que nous affirmons voir est un dernier vestige après l’évaporation d’un trou noir dans le précédent univers », affirme Roger Penrose auprès de New Scientist.

Le physicien est le fondateur de la théorie de la  « cosmologie cyclique conforme » (Conformal Cyclic Cosmology) selon laquelle notre univers serait en fait une succession d’univers séparés par des périodes d’expansion et de contraction. Cette théorie s’oppose à celle, plus largement acceptée par la communauté scientifique, de l’inflation cosmique.

Carte BICEP2 montrant un point entouré d'une lumière polarisée // Source : BICEP2

Carte BICEP2 montrant un point entouré d'une lumière polarisée

Source : BICEP2

Des critiques de cette « découverte » n’ont d’ailleurs pas tardé. En effet, bien d’autres phénomènes pourraient expliquer ces formes tourbillonnantes, appelées « points B-modes » par l’équipe de BICEP2 depuis 2014. À cette époque, l’équipe expliquait que ces points pouvaient être dus à la poussière interstellaire. Toujours auprès de New Scientist, Brian Keating de l’Université de Californie et membre de l’équipe de BICEP2 indique pour sa part que ces points B-mode relevaient probablement de la courbure de la lumière causée par de massifs objets présents dans l’espace.

L’équipe de BICEP2 n’ayant pas encore livré ses données brutes, beaucoup plus précises, l’équipe de Penrose a de ce fait travaillé sur d’autres mesures du fond diffus cosmologique, prises par le satellite Planck. Ils ont mené des milliers de simulations d’univers en développement, toutes démontrant la création de ces points B-modes. En attendant, la confirmation des points Hawking selon Penrose irait dans le sens de la théorie cosmologie cyclique conforme.


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