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Tiangong-1 : pourquoi la chute de la station spatiale chinoise vers la Terre inquiète

La station spatiale chinoise Tiangong-1 est hors de contrôle et se dirige vers la Terre. Si les risques pour les populations humaines sont extrêmement réduites, sa trajectoire est suivie très attentivement par les autorités et la communauté scientifique.

Mise à jour du 2 avril : la station spatiale chinoise Tiangong-1 est finalement rentrée dans l'atmosphère au-dessus de l'océan Pacifique, dans la nuit du 1er au 2 avril, à 2h16 du matin, heure française. Tout est bien qui finit bien.

Mise à jour du 31 mars : d'après les derniers calculs de l'Agence spatiale européenne, la station devrait chuter aux alentours de 1h20 dans la nuit du 1er au lundi 2 avril 2018, heure de Paris. L'ESA précise que cet horaire est le centre d'une fenêtre qui s'étend de l'après-midi du dimanche 1er avril à la matinée du 2 avril. Aux derniers relevés, la station n'aurait aucune chance de tomber sur la France -- et quasiment aucune de blesser qui que ce soit.

Article original : Cela fait maintenant des mois que la trajectoire de la station spatiale Tiangong-1 est suivie avec attention par la communauté des astronomes. Rien d'étonnant : elle est en perdition depuis le mois de mars 2016. Or, l'incapacité de l'administration spatiale de l'Empire du Milieu (CNSA) à reprendre la main suscite une inquiétude légitime au regard de la direction générale de l'engin.

En effet, Tiangong-1 se rapproche inexorablement de la surface de la Terre. Cela n'est certes pas anormal : il faut se souvenir qu'en 2000, Mir, la station spatiale russe, a elle aussi été désorbitée afin qu'elle se consume en altitude, en profitant de sa vitesse de déplacement pour lui faire subir des frottements avec l'atmosphère, et cela même si elle est très peu dense à très haute altitude.

Avec Mir, une descente contrôlée

Sauf que dans le cas de la désintégration de Mir, la course vers la Terre se faisait de manière contrôlée, avec des descentes d'altitude par palier, des pauses dans le processus de désorbitage et l'utilisation des moteurs d'un vaisseau cargo amarré à la station pour gérer les ultimes manœuvres. Dans le cas de Tiangong-1, il n'y a aucune maîtrise de l'engin spatial, ce qui pose un risque potentiel pour les populations.

Tout ceci est préoccupant sachant que tout ne brûle pas lors de la descente : pour Mir, des morceaux étaient tombés dans l'océan Pacifique. C'était, rappelons-le, une chute contrôlée. L'Agence spatiale européenne tient toutefois à remettre les choses à leur place : le risque d'être touché par un bout de Tiangong-1 est 10 millions de fois plus faible que celui d'être frappé par la foudre durant une année.

Il est difficile de connaître à l'avance les endroits exposés à la chute de débris à cause de la vitesse de Tiangong-1 et de l'inclinaison de son orbite. « La zone de retombée possible même une heure avant correspond pratiquement à une révolution orbitale complète, soit à un ruban de l'ordre de quelques dizaines de milliers de kilomètres », note Stéphane Christy, expert au Centre d’orbitographie opérationnelle.

Les premières fenêtres étaient larges de plusieurs jours, par exemple entre le 29 mars et 9 avril, avant d'être progressivement réévaluées. Le 27 mars, l'Agence spatiale européenne a estimé que la rentrée se déroulera entre le 31 mars et 2 avril. Selon le Centre national d'études spatiales, la rentrée pourrait survenir le 1er avril, ce qui n'est pas vraiment la date idéale quand on connaît la tradition autour de ce jour.

En France, quelques zones sont potentiellement menacées par Tiangong-1 : Perpignan et ses alentours, la Corse, la Réunion, la Martinique, la Guadeloupe mais aussi toutes les îles françaises situées dans le Pacifique. Mais selon le Cnes, les risques que ces territoires soient touchés se situent entre 1 chance sur 40 000 et 1 chance sur 308 000, selon l'emplacement des territoires et leur superficie.

L'on peut rappeler à toutes fins utiles que la surface du globe est essentiellement recouverte d'eau et que les terres elles-mêmes ne sont pas toutes peuplées.

Cela étant dit, la France mobilise son système GRAVES (pour « Grand Réseau Adaptée à la Veille Spatiale ») ainsi que ses radars SATAM (pour « Système d’Acquisition et de Trajectographie des Avions et des Munitions ») et ceux de la Direction générale de l'armement. Le Cnes lui-même est passé depuis le 23 mars « en phase d'alerte renforcée ».

Tiangong-1

Avec cette station, la Chine a pu commencer à expérimenter la vie dans l’espace, mais sur une période relativement brève. Mise en orbite basse en 2011, Tiangong-1 (dont le nom signifie « Palais céleste 1 ») a été inactive à compter de 2013. Elle a toutefois permis de procéder à plusieurs tests d’amarrage et de rendez-vous orbitaux, ce qui était déjà une première étape notable pour un module expérimental.

En comparaison de la Station spatiale internationale, qui pèse 400 tonnes, Tiangong-1 est modeste avec ses 8,5 tonnes. La base avait juste assez de place pour un équipage de trois taïkonautes sur une période de deux semaines, là où l'ISS peut sans problème accueillir un équipage de six personnes pendant des mois avec tout ce qui est nécessaire pour faire un long séjour dans de bonnes conditions.

Aujourd'hui, la Chine est passée à l'étape supérieure avec Tiangong-2. Cette station spatiale plus ambitieuse est opérationnelle depuis septembre 2016 et permet au CNSA d'expérimenter des séjours spatiaux plus longs -- la Chine n'est pas partenaire de l'ISS et n'a donc pas accès à la station internationale -- en attendant de passer à Tiangong-3, qui doit être assemblée entre 2018 et 2022.