Les mineurs de cryptomonnaies et les scientifiques à la recherche de vie extraterrestre ont un besoin commun : des cartes graphiques puissantes. Or, les seconds sont confrontés à la pénurie de la technologie, à cause des premiers.

Les cryptomonnaies sont devenues un sujet en vogue, et certains de leurs inconvénients sont parfois moqués par les internautes. Outre leur volatilité régulièrement soulignée, les devises virtuelles n’échappent pas aux autres dangers qui guettent les monnaies traditionnelles, comme le vol.

Mais il est un autre problème, dont les « cryptos » sont étonnamment à l’origine. Et cela concerne les extraterrestres. Vous ne voyez pas quel est le lien entre une monnaie numérique, et un petit homme (probablement vert) de l’espace ? Les cartes graphiques.

Mineurs de cryptos et scientifiques s’arrachent les GPU

En effet, le minage de cryptomonnaie est un procédé exigeant et gourmand pour les cartes graphiques. Or, la ruée vers ces cartes graphiques nuit directement aux projets du SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence). L’acronyme désigne des recherches scientifiques menées aux États-Unis, sur l’existence éventuelle de civilisations extraterrestres dans d’autres systèmes solaires.

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Ces chercheurs souhaiteraient notamment mener leurs travaux à deux postes d’observation supplémentaires. Cependant, l’offre de cartes graphiques dont ils auraient besoin est insuffisante.

Pénurie de cartes graphiques

« Nous aimerions utiliser les derniers GPU mais nous ne pouvons pas les obtenir. Cela limite nos recherches sur les extraterrestres, avec lesquelles nous tentons de répondre à la question : sommes-nous seuls ? Y a-t-il quelqu’un là-bas ? », regrette Dan Werthimer, ingénieur et co-fondateur du projet SETI.

Au cours des derniers mois, les chercheurs n’ont pas pu passer commande des cartes graphiques dont ils avaient besoin pour leurs travaux. Les GPU en question sont déjà utilisées afin de miner des cryptomonnaies — un processus qui permet de valider les transactions entre utilisateurs d’une devise virtuelle.

Sommes-nous seuls ? À cause des cryptos, nous ne saurons pas

Il n’est pas difficile de deviner d’où vient la pénurie des GPU, lorsque l’on sait que les mineurs de cryptomonnaies reçoivent généralement une récompense en devise virtuelle, une fois le service rendu. Posséder une carte graphique performante contribue donc à la rentabilité de cette activité.

La puissance de calcul des GPU est nécessaire aux chercheurs du SETI, qui doivent surveiller simultanément plusieurs fréquences pour capter d’éventuels signaux extraterrestres. « Cela nécessite une importante puissance de calcul », précise Dan Werthimer.

Certains télescopes utilisés dans le Berkeley SETI Research Center (en Californie) ont besoin d’une centaine de GPU pour collecter des données. Mais leur efficacité est désormais remise en cause par les plus fervents mineurs de cryptomonnaies.

Au grand regret de Dan Werthimer : « Nous avons l’argent, nous avons contacté les vendeurs, et ils nous répondent : nous n’en avons pas », déplore le cofondateur du SETI.


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