Des universitaires écossais, spécialisés dans la microbiologie moléculaire, ont une idée pour emprisonner les émissions de dioxyde de carbone. Ils misent sur une bactérie, le colibacille, pour capturer le gaz carbonique responsable de l’effet de serre.

On l’appelle escherichia coli, colibacille ou E.coli. Son nom savant vous est peut-être étranger, pourtant cette bactérie est présente dans votre organisme. Dans 80 % de votre flore intestinale, plus exactement.

Cet organisme vivant, somme toute bien banal, pourrait pourtant se révéler très utile pour emprisonner le dioxyde de carbone, gaz bien connu pour son lien avec le phénomène de l’effet de serre — à l’origine, entre autres, de l’élévation du niveau des mers.

Des scientifiques écossais de l’université de Dundee ont mis en évidence cette propriété de la bactérie, plutôt prometteuse pour lutter contre le changement climatique. Le professeur Frank Sargent, spécialisé dans la microbiologie moléculaire, a développé en compagnie de son équipe un procédé qui permet à la bactérie de capturer le CO2.

« Certaines bactéries pourraient sauver la planète »

En effet, la bactérie E.coli est capable de se développer même en l’absence totale d’oxygène. « Quand cela arrive, cela produit une enzyme contenant du métal, appelée FHL, qui peut interconvertir le dioxyde de carbone en acide formique liquide. Cela pourrait donner une opportunité pour capturer le dioxyde de carbone dans un produit maîtrisable qui peut être facilement stocké, controlé ou même utilisé à d’autres fins », explique l’universitaire.

La principale difficulté réside dans le processus de conversion, qui s’avère être lent et peu efficace. Pour contourner le problème, les scientifiques ont placé les bactéries, contenant l’enzyme FHL, sous des mélanges de gaz carbonique et d’hydrogène. Sous la pression, la totalité du dioxyde de carbone a bien été convertie en acide formique.

Frank Sergent estime que le procédé pourrait être utile pour absorber une partie du dioxyde de carbone émis par de nombreuses activités humaines. Certes, la technique n’en est qu’à ses balbutiements. « Toutes les bactéries ne sont pas mauvaises. Certaines pourraient même sauver la planète », conclut cependant le chercheur.

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