Les variations de brillance constatées vers l’étoile KIC 8462852 ne sont pas causées par une civilisation extraterrestre ultra-avancée sur le plan technologique. Une étude menée par des astronomes met en cause de la simple poussière interstellaire.

Son clignotement atypique avait donné lieu à des théories plus ou moins farfelues. En fin de compte, l’explication des variations lumineuses repérées en direction de l’étoile KIC 8462852 est nettement plus simple. Mais aussi largement plus crédible. Exit les hypothèses à base de mégastructure extraterrestre de type sphère de Dyson. En fait, l’occultation de l’astre serait due à de la banale poussière interplanétaire.

C’est à cette conclusion à laquelle parvient une étude publiée le mardi 2 janvier sur arXiv. Rédigé par l’astronome américaine Tabetha Boyajian, le papier de recherche a bénéficié d’un important concours international, puisque de nombreux collègues de par le monde ont participé aux travaux, y compris des astronomes amateurs. En tout, 206 chercheurs sont associés à la publication.

KIC

CC NASA/JPL-Caltech

Une campagne d’observation qui confirme au passage les observations et réflexions de la communauté scientifique, qui penchait plutôt pour une explication naturelle du phénomène plutôt que pour une cause artificielle, même si la seconde est bien plus séduisante et excitante, en particulier auprès des amateurs de science-fiction : quel choc cela aurait été de découvrir les traces d’une civilisation spatiale !

Fin 2015, la Nasa évoquait l’étude de l’astronome Massimo Marengo pour décrire la perte temporaire de luminosité de KIC 8462852 : « Il est possible qu’une famille de comètes se déplace sur une très longue orbite excentrique autour de l’étoile. À sa tête se trouverait une très grosse comète […] Le reste de la famille, un rassemblement de fragments variés se trouvant à la traîne, serait passé devant l’étoile ».

Des comètes…puis de la poussière

Cette suggestion avait fait l’objet de critiques : pour le professeur d’astronomie et d’astrophysique Bradley E. Schaefer, il faudrait un essaim de 648 000 comètes faisant chacune 200 km pour obscurcir à ce point la luminosité de l’étoile. « L’idée de la famille de comètes a été raisonnablement mise en avant comme la meilleure des propositions, tout en reconnaissant qu’elles étaient toutes assez faibles », jugeait-t-il.

Aujourd’hui, la piste envisagée par l’équipe formée autour de Tabetha Boyajian, à savoir que la dissimulation partielle de la luminosité de KIC 8462852 est en fait causée par de la poussière située devant elle, est plus plausible, même si elle moins osée que l’idée d’une colonie alien. Mais après tout, les étoiles ne naissent-elles pas dans des « pépinières galactiques » remplies de poussières et de gaz en suspension ?

VLT télescope espace voie lactée

CC ESO/Y. Beletsky

L’étoile elle-même n’est pas spécialement remarquable. Située dans la constellation du Cygne, à quelques 1480 années-lumière de la Terre, son seul trait de caractère vient d’un phénomène a priori sans lien direct avec elle. Or, avec les récents travaux conduits par Tabetha Boyajian et ses partenaires, l’intérêt de KIC 8462852 risque fort de rapidement décliner.

Mais que les amateurs de civilisations extraterrestres se consolent : si le mystère autour de KIC 8462852 peut être considéré comme résolu grâce à ces nouveaux travaux — qui seront peut-être complétés et précisés par de futurs papiers de recherche –, la Voie Lactée recèle encore des milliards d’étoiles : on estime qu’il y en a près de 400 milliards, avec leurs planètes. Et on en a catalogué qu’un peu plus d’un milliard.

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